Æ»čûÒùÔș

Ateliers de droit civil antérieurs

En vue de promouvoir la rĂ©flexion fondamentale en droit privĂ©, le Centre a instaurĂ© la sĂ©rie des «ÌęAteliers de droit civil » qui permet de regrouper des juristes quĂ©bĂ©cois et Ă©trangers autour de thĂšmes de recherche communs. DĂ©diĂ©s Ă  l’étude d’un thĂšme de recherche transversal, les « Ateliers de droit civil » contribuent ainsi Ă  enrichir et Ă  stimuler la recherche fondamentale en droit privĂ©.

Le cycle 2020-2022 des Ateliers de droit civil, prĂ©sentĂ© par le Centre Paul-AndrĂ© CrĂ©peau de droit privĂ© et comparĂ© et leÌę, s'est dĂ©roulĂ© sous le thĂšme « DĂ©confiner le droit privĂ© ».

Le cycle d'Ateliers de droit civil a comptĂ© sur l'appui financier des Fonds d’appui Ă  l’accĂšs Ă  la justice dans les deux langues officielles du MinistĂšre de la Justice du Canada.

Ateliers du cycle 2020-2022 - « Déconfiner le droit privé »


Patrick Garon-Sayegh, « DĂ©confiner le droit privĂ© en le dramatisant : l’artisanat juridique mis en scĂšne et sous les projecteurs de Kenneth Burke »

Le 31 mars 2023, de 13h00 Ă  14h30 (HAE), 202 du Pavillon New Chancellor Day, Format hybride

À tort ou Ă  raison, les pratiques mĂ©thodologiques disciplinent les milieux savants. Ces pratiques agissent autant Ă  titre prospectif que rĂ©trospectif. Elles orientent les recherches Ă  venir et dĂ©marquent celles qui devraient ĂȘtre retenues de celles qui devraient ĂȘtre Ă©cartĂ©s. Quoiqu'elles soient nĂ©cessaires, leur effet disciplinaire devient souvent un carcan confinant, autant pour les chercheurs que pour les objets qu'ils Ă©tudient.

Cette prĂ©sentation offre aux chercheurs en droit privĂ© une orientation mĂ©thodologique novatrice qui permet de dĂ©confiner — au moins en partie — leurs objets d'Ă©tude. Cette orientation, ancrĂ©e dans la perspective « dramatique » dĂ©veloppĂ©e par le rhĂ©toricien Kenneth Burke, invite les chercheurs en droit privĂ© Ă  se pencher sur le travail concret des acteurs juridiques. Lorsqu'adoptĂ©e, la perspective dramatique permet d'apprĂ©hender la dimension artisanale du droit privĂ© de maniĂšre « quasi-empirique » qui illumine les catĂ©gories doctrinales du droit privĂ© sous un nouvel angle tout en respectant la perspective dite « interne » suivant laquelle le sens de ces catĂ©gories relĂšve de pratiques interprĂ©tatives autonomes.

Patrick Garon-Sayegh est professeur adjoint Ă  la FacultĂ© de droit de l'UniversitĂ© de MontrĂ©al, oĂč il enseigne principalement le droit de la preuve civile et l'interprĂ©tation des lois. Ses recherches actuelles chevauchent le droit de la preuve et la responsabilitĂ© mĂ©dicale. Plus particuliĂšrement, il s'intĂ©resse aux pratiques argumentatives impliquĂ©es dans la preuve d'une faute mĂ©dicale et les affinitĂ©s philosophiques, historiques, et pratiques qui existent entre la justification mĂ©dicale et la justification juridique.


Kirsten Anker et Tina Piper, « Codification and Mt Royal: Designing a Place for Precious Things »

Le 24 fĂ©vrier 2022, de 13h00 Ă  14h30 (HAE),Ìę

30, ZoomÌę(En anglais seulement) Codification and urban planning were both central to the project of modernisation: humans and their lived spaces were subjected to the deliberate, rational design of a central authority in the name of progress, social hygiene and order. In examining the case of the contemporaneous drafting of the Civil Code of Lower Canada and the planning of Mt. Royal Park in the mid-1800s, we hope to show the specificities of how that modern project played out in colonial Quebec in a linguistically and legally plural society. We argue that the process of designating a park as a defined space for nature in the city has parallels in the designation of the code as the location of law with similar implications for the relationship between humans and their environment as for that between a people and their law.

Kirsten AnkerÌęis Associate Professor at the Faculty of Law, Æ»čûÒùÔș.Ìę She teaches property, legal theory and Aboriginal law/Indigenous legal traditions, with research interests extending also to evidence,Ìędispute resolution, resource management andÌęlegal education. Her bookÌęDeclarations of Interdependence: A Legal Pluralist Approach to IndigenousÌęRightsÌęexplores various aspects of claiming Native (Aboriginal) Title as a way to inspire a re-imagination of law.Ìę She has written widely on the challenge to orthodox understandings of law and sovereignty posed by the recognition in Australia and Canada that Indigenous law “intersects” or co-exists with state law, and draws on studies in legal theory, anthropology, Indigenous and occidental philosophy, translation and language.Ìę Current projects include work on Indigenous legal traditions in formal legal education, non-static digital mapping in land claims, the privatisation of Indigenous consultation, and ecological jurisprudence.

Tina PiperÌęis Associate Professor at the Faculty of Law, Æ»čûÒùÔș.Ìę She teaches and researches in the areas of intellectual property law and legal history. She co-published a book entitledÌęPutting Intellectual Property in its Place: Creative Labour and the EverydayÌę(Oxford University Press) with Laura Murray and Kirsty Robertson. She was an IPLAI Resident Faculty Fellow from 2013 to 2015. She is a member of the Centre for Intellectual Property Policy ().ÌęBefore joining Æ»čûÒùÔș, she trained as a biomedical-electrical engineer and completed her doctorate of law at the University of Oxford as a Rhodes Scholar.ÌęTina also works with a number of community groups and has sat on the boards of POPMontreal, CKUT and Creative Commons Canada. She was an Action Canada Fellow (2005-2006). She has been a member of the Law Society of Upper Canada since 2004.

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Richard Janda, «ÌęVicarious Liability Deconfines Private Law »

Le 21 janvier 2022, de 13h00 Ă  14h40 (HAE),

Flyer for Richard Janda, « Vicarious Liability Deconfines Private Law”(En anglais seulement) Common law and civil law jurists seek to make clear what private law, and the law of extracontractual liability in particular, is confined to performing and doing. Famously Oliver Wendall Holmes, inÌęThe Common LawÌę(1881) had stated that “The general principle of our law is that loss from accident must lie where it falls, and this principle is not affected by the fact that a human being is the instrument of misfortune.” In this way he confined the very possibility of compensation through the notion that as a general matter it should not arise. Civilians confine the operation of the private law somewhat differently by viewing obligations as generally contractual – operating by the consent of those bound by them – and only exceptionally extending extra-contractually. But one way or the other, vicarious liability allows us to observe the private law deconfining its conception of fault in order to take account of the risk that moral persons create. In particular, the Supreme Court of Canada’s appeal to “public policy” in order to do so provides a point of entry into the deconfinement of private law.

Richard JandaÌęest professeur agrĂ©gĂ© Ă  la FacultĂ© de droit de l’UniversitĂ© Æ»čûÒùÔș.Ìę Il enseigne notamment la responsabilitĂ© extracontractuelle, le droit des sociĂ©tĂ©s, et le processus droit administratif et le droit de l’environnement Ă  l’UniversitĂ© Æ»čûÒùÔș.ÌęAncien auxiliaire juridique auprĂšs des juges Le Dain et Cory de la Cour suprĂȘme du Canada, il a aussi Ă©tĂ© directeur du Centre d’études des industries rĂ©glementĂ©es Ă  l’UniversitĂ© Æ»čûÒùÔș.ÌęIl dirige actuellement le projet Myko () qui explore la façon de mettre chacun en rapport avec l’empreinte environnementale de ses choix en temps rĂ©el. Il a Ă©crit en autres sur la responsabilitĂ© sociale des entreprises, le droit digital, et la thĂ©orisation de la justice.


GaĂ«le Gidrol-Mistral, « La mort d’un oxymore: la propriĂ©tĂ© collective »

5 novembre 2021, 13h00 Ă  14h30,

 la propriĂ©tĂ© collective"Sous l’effet de la montĂ©e des impĂ©ratifs collectifs et de la prise en considĂ©ration d’intĂ©rĂȘts altruistes, l’idĂ©e d’une propriĂ©tĂ© collective en droit civil se trouve ravivĂ©e au fil des tentatives d’éclatement du dogme individualiste de la propriĂ©tĂ© privĂ©e et de la remise en cause de son caractĂšre fondamentalement Ă©goĂŻste. Pour autant, la propriĂ©tĂ© collective peine Ă  s’imposer dans l’imaginaire civiliste: tantĂŽt qualifiĂ©e de surannĂ©e, tantĂŽt phagocytĂ©e par la propriĂ©tĂ© individuelle, son caractĂšre plurivoque entraĂźne une certaine polysĂ©mie qui rend difficile l’apprĂ©hension de ce phĂ©nomĂšne juridique.

Ce n’est qu’en disant les mots et en explorant ses reprĂ©sentations conceptuelles que l’imaginaire rĂ©el de la propriĂ©tĂ© collective pourra ĂȘtre esquissĂ©.

GaĂ«le Gidrol-Mistral est professeure au DĂ©partement des sciences juridiques de la FacultĂ© de science politique et de droit de l’UQAM. Elle est Ă©galement directrice du Groupe de rĂ©flexion en droit privĂ© (GRDP). Elle enseigne le droit des biens et de la propriĂ©tĂ©, le droit des personnes et des biotechnologies, le droit des obligations et la mĂ©thodologie de la recherche juridique.

Ses recherches s’ancrent dans une perspective comparatiste et une analyse en termes de fondements du droit civil. À travers une Ă©tude des concepts et catĂ©gories du droit civil, elle s’intĂ©resse Ă  la fonction sociale du droit privĂ© et propose d’explorer et de bousculer les frontiĂšres existantes entre sujet et objet de droit, personne et corps, droit individuel et collectif, entitĂ©s humaines et non humaines notamment. Ses projets sur la copropriĂ©tĂ© ou la protection de l’environnement ouvrent un dialogue entre l’égoĂŻsme individuel de la propriĂ©tĂ© privĂ©e et l’altruisme collectif des communs et lui permettent d’envisager, Ă  cĂŽtĂ© de la propriĂ©tĂ© exclusive dominante, des formes plus sociales et solidaires de propriĂ©tĂ© ou de dĂ©tention des biens. Ceux sur l’embryon, le statut du corps humain, la circulation des produits de la reproduction, l’animal ou l’intelligence artificielle lui permettent de mesurer l’impact des nouvelles technologies sur les catĂ©gories et les concepts du droit civil.


Daniel Borrillo, « Déconfiner la bioéthique à la française : présentation critique de la derniÚre révision de la loi »

10 mars 2021, 13h00 à 14h30, wébinaire

Le dispositif bioĂ©thique français se caractĂ©rise par un fort interventionnisme de l’État aussi bien sur le contenu des normes que sur la mĂ©thode de crĂ©ation et de rĂ©vision lĂ©gislatives. Il suffit qu’une question soit considĂ©rĂ©e comme appartenant au domaine juridique de la bioĂ©thique pour qu’elle se trouve automatiquement soumise Ă  un traitement politique spĂ©cifique. C’est cette spĂ©cificitĂ© que l’on appelle « bioĂ©thique Ă  la française ». Construit sur le modĂšle de l’expertise articulĂ©e et contrĂŽlĂ©e par l’État, la loi bioĂ©thique apparaĂźt comme un rĂ©vĂ©lateur de l’impossibilitĂ© de la culture politique et juridique française Ă  faire confiance Ă  l’individu qui apparaĂźt rarement comme une source de crĂ©ativitĂ© et d’indĂ©pendance mais comme un ĂȘtre irresponsable, brutal et sans scrupule qui ne vise qu’à opprimer les autres et s’enrichir Ă  leurs dĂ©pens. C’est pourquoi, la bioĂ©thique n’est pas conçue pour informer, expliquer, clarifier les enjeux, mais plutĂŽt pour proscrire, censurer et se substituer aux personnes concernĂ©es. C’est aussi pourquoi, le dispositif bioĂ©thique est destinĂ© d’avantage Ă  l’établissement des limites et des bornes plutĂŽt qu’à l’élargissement du domaine des libertĂ©s offertes par la science, laquelle est prĂ©sentĂ©e de surcroit comme Ă©tant Ă  l’origine des nouvelles formes d’esclavage et d’aliĂ©nation.

Daniel Borrillo est enseignant-chercheur en droit privé à l'Université de Paris Nanterre et chercheur au CNRS (CERSA-Paris II Panthéon). Auteur de plusieurs ouvrages sur le droit de la bioéthique, la régulation des sexualités et le droit de la non-discrimination, il a participé à l'élaboration du Pacs et du mariage pour tous en France, de la loi sur l'identité de genre en Argentine et des politiques publiques d'égalité de genre et des sexualités pour la commission européenne.

Pour avoir accĂšs au lien vers le WĂ©binaire, il faut s'inscrire en Ă©crivant Ă  l'adresse du Centre: centre.crepeau [at] mcgill.ca


Frédéric Zenati-Castaing, « La dimension savante de la codification »

10 février 2021, 14h30 à 16h00, wébinaire

Cette confĂ©rence, dĂ©jĂ  donnĂ©e aux Ă©tudiants en doctorat de l'UniversitĂ© de Lyon, s'inscrit dans mes travaux sur la codification, sur la science du droit et sur le droit commun. Elle fait Ă©cho Ă  une autre confĂ©rence que j'avais donnĂ©e Ă  Mc Gill en 2012 dans le cadre du colloque Stateless law sous le titre "non ratione imperii, sed imperio rationis" (non pas par la force du pouvoir, mais par le pouvoir de la raison) pour montrer que la doctrine est une forme que peut prendre le droit sans Etat. Ce colloque m'avait fourni l'occasion de creuser les rapports entre science juridique d'une part, et loi et Etat d'autre part. Il m'avait conduit Ă  mettre en Ă©vidence la rivalitĂ© qui existe entre le droit savant, source qui rĂ©gnait avant la codification, et le droit Ă©tatique qui est devenu la rĂšgle depuis lors. J'avais avancĂ© l'hypothĂšse d'un retour de l'hĂ©gĂ©monie de la science du droit avec l'avĂšnement des codifications savantes du XXe et du XXIe siĂšcle et la mondialisation. La prĂ©sente confĂ©rence poursuit la rĂ©flexion en avançant, Ă  partir des donnĂ©es de l'histoire comparative, l'hypothĂšse que la codification lĂ©gislative par laquelle l'Etat a accaparĂ© le droit depuis le XVIIIe siĂšcle et a dĂ©possĂ©dĂ© la science juridique n'est, en rĂ©alitĂ©, intrinsĂšquement qu'un avatar de l'Ɠuvre savante, que la codification est, par essence, savante. Elle l'est en ce qu'elle est rĂ©vĂ©lation d'un droit transcendant (droit divin, droit naturel, droit commun
), mission qu'a toujours remplie la science du droit dans toutes les traditions juridiques oĂč elle existe. C'est parce que les droits coutumiers ne reposent pas sur la transcendance qu'ils ont ni science du droit, ni codes.

FrĂ©dĂ©ric Zenati-Castaing est professeur des facultĂ©s de droit en France. Il enseigne Ă  l’UniversitĂ© de Lyon le droit civil, les sources du droit, le droit comparĂ© et la philosophie du droit. Il a fondĂ© l’école doctorale de droit privĂ© de l’UniversitĂ© Jean Moulin. Il a Ă©tĂ© membre du Conseil national des universitĂ©s de 1999 Ă  2003. Il a crĂ©Ă© Ă  l’UniversitĂ© de Lyon un diplĂŽme doctoral portant sur l’étude fondamentale du droit privĂ©, diplĂŽme aujourd’hui devenu un master de recherches, qu’il dirige depuis lors.


Marianne Faure-Abbad (UniversitĂ© de Poitiers), « L’influence du droit de l’environnement sur le droit civil: instrumentalisation ou Ă©cologisation? »

2 décembre 2020, 13h00-14h30, wébinaire

D’abord travaillĂ© par les spĂ©cialistes de droit public par le prisme des sources du droit, le droit de l’environnement a conquis le droit privĂ© jusqu’à disposer aujourd’hui d’un ancrage puissant dans le Code civil français qui contient, depuis la loi pour la reconquĂȘte de la biodiversitĂ© du 8 aoĂ»t 2016, un titre consacrĂ© Ă  la rĂ©paration du prĂ©judice Ă©cologique (pur). SituĂ© en clĂŽture des textes rĂ©gissant la responsabilitĂ© civile extracontractuelle, ce rĂ©gime de rĂ©paration du prĂ©judice Ă©cologique est tellement Ă©loignĂ© des principes qui gouvernent la rĂ©paration des dĂ©lits civils, que son importation dans le Code civil interroge ses impacts sur les contours, les concepts, les conditions de la responsabilitĂ© civile.

D’un point de vue plus gĂ©nĂ©ral, la confĂ©rence s’attachera Ă  montrer dans un premier mouvement comment le droit de l’environnement recourt aux concepts du droit civil comme des outils au service des objectifs qu’il poursuit. Typiquement, l’obligation d’information dans les contrats permet, dans le Code de l’environnement français, d’assurer la mĂ©moire du passif environnemental des terres, renouvelant ainsi le rĂŽle qu’on lui connaĂźt en droit des contrats dans la protection du consentement. Dans un second mouvement, il s’agira d’apprĂ©cier les impacts de la privatisation du droit de l’environnement sur les concepts du droit civil : la responsabilitĂ© civile bien sĂ»r, mais aussi la distinction des personnes et des choses et le droit des biens.

Marianne Faure-Abbad est professeure Ă  l’UniversitĂ© de Poitiers, 1re vice doyenne de la FacultĂ© de droit, chargĂ©e de la recherche et codirectrice du Master II Droit de l’urbanisme et de la construction. Auteure d’une thĂšse de doctorat sur Le fait gĂ©nĂ©rateur de la responsabilitĂ© contractuelle. Contribution Ă  la thĂ©orie de l’inexĂ©cution du contrat, prĂ©f. Philippe Remy (Presses universitaires juridiques Poitiers-LGDJ 2003), elle enseigne aujourd’hui spĂ©cifiquement le droit de la construction immobiliĂšre, discipline dans laquelle elle publie des travaux pĂ©dagogiques et scientifiques.

Elle dirige depuis plusieurs annĂ©es, avec le prof. Michel Boudot, les journĂ©es d’études annuelles Poitiers-Roma Tre « Jean Beauchard-Paolo Maria Vecchi », qui s’inscrivent dans la perspective de recherche historico-comparative de l’Equipe de recherche en droit privĂ© de la FacultĂ© de droit et des sciences sociales.

Le cycle 2018-2020 des Ateliers de droit civil, présenté par le Centre Paul-André Crépeau de droit privé et comparé, s'est déroulé sous le thÚme « Les influences en droit privé ».

Le cycle d'Ateliers de droit civil compte sur l'appui financier des Fonds d’appui à l’accùs à la justice dans les deux langues officielles du Ministùre de la Justice du Canada.

Chaque atelier était accrédité pour 1,5 heures de formation continue obligatoire auprÚs du Barreau du Québec.

Ateliers du cycle 2018-2020 - « Les influences en droit privé »


Sarah Worthington (Université de Cambridge), "The Power of Property in Private Law"

29 mars 2019, 13h00-14h30, salle 202, Nouveau Pavillon Chancellor-Day

(En anglais seulement) This lecture will address the reliance that the common law, and equity in particular, place on the idea of property, and in particular what is achieved by that reliance. Of course the practical power of the trust and all that it enables in both commercial and domestic settings is well known. But I want also to move beyond that feature and address the notion that reliance on the idea of property enables difficult policy choices to be injected into judicial decisions in an astonishingly subliminal way.

Property law has the reputation for being politically neutral and doctrinally rigorous, with any practical conclusions following from the very nature of things rather than requiring any normative assessment. That view appears flawed. This is an idea I have addressed periodically, but it seems apt to revisit it in the context of this series of lectures.
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Yvette Rachel Kalieu Elongo (School of Law & Political Sciences, University of Dschang), "Le droit OHADA et la distinction droit civil / droit commercial: quelles influences?"

8 février 2019, 13h00-14h30, salle 202, Nouveau Pavillon Chancellor-Day

L’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des affaires (OHADA) est une organisation sous-rĂ©gionale regroupant 17 États de l’Afrique subsaharienne qui s’est donnĂ©e pour objectif d’assurer l’intĂ©gration et le dĂ©veloppement des États membres par le droit. Elle a, Ă  cet effet, adoptĂ© des actes uniformes couvrant diffĂ©rents domaines tels que le droit des sĂ»retĂ©s, le droit commercial, les voies d’exĂ©cution qui relĂšvent habituellement soit du droit civil, soit du droit commercial.

En regroupant ainsi, sous le couvert du droit des affaires, un ensemble de matiĂšres que l’on rattache traditionnellement au droit civil ou au droit commercial, le droit OHADA semble dĂ©passer et contribuer d’une certaine maniĂšre Ă  relativiser la distinction somme toute doctrinale et parfois thĂ©orique, entre le droit civil et le droit commercial.

L’uniformisation recherchĂ©e des rĂšgles du droit dans l’espace OHADA et le souci d’une application uniforme de celles-ci, avec la mise en place d’une cour commune, semblent avoir pris le pas, pour les fondateurs du droit OHADA, sur la distinction droit civil et droit commercial. L’OHADA s’intĂ©resse surtout Ă  la finalitĂ© Ă©conomique de la rĂšgle. Il est vrai que l’on peut, sur certains aspects, s’interroger sur la pertinence de ce dĂ©passement et ses limites en se demandant si l’OHADA peut durablement s’affranchir de cette distinction. D’un autre cĂŽtĂ©, on pourrait se demander si l’approche retenue par le droit OHADA ne peut pas influencer d’une certaine maniĂšre la distinction et amener Ă  s’interroger sur la pertinence de la distinction droit civil/ droit commercial aujourd’hui.


Sébastien Pimont (Sciences Po), « Penser les influences du droit civil : s'en débarrasser, les accepter toutes »

1 novembre 2018, 13h00-14h30, salle 16, Pavillon Chancellor-Day

Cet atelier se propose d’étudier le droit civil comme un rapport d’influence entre un Ă©lĂ©ment technique et un Ă©lĂ©ment politique. Une telle approche permet d’isoler ces Ă©lĂ©ments tout en pensant leur action rĂ©ciproque ainsi que leur relativitĂ©. Le droit civil existe, ainsi, comme une Ă©criture particuliĂšre, tel est son Ă©lĂ©ment technique. Un moyen au service d’une fin politique : un mode d’exposition d’un projet de sociĂ©tĂ©, indĂ©pendamment de la nature de ce dernier.

Ceci posĂ©, nous dĂ©velopperons l’hypothĂšse selon laquelle il est possible de concevoir le droit civil comme pouvant assurer la coexistence formelle, la coprĂ©sence pacifique de plusieurs projets politiques dans une sociĂ©tĂ© unique mais pluraliste.

Afin d’y parvenir, cet atelier entend dĂ©velopper successivement les points suivants : 1. Isoler l’élĂ©ment politique du droit civil; 2. Formaliser son Ă©lĂ©ment technique; 3. Concevoir ce dernier comme (pouvant peut-ĂȘtre ĂȘtre) l’instrument d’une thĂ©orie de la justice adaptĂ©e au fait pluraliste de nos sociĂ©tĂ©s contemporaines.


Omar Farahat (UniversitĂ© Æ»čûÒùÔș), « Morality in Islamic Commercial Law Theory »

26 Octobre 2018, 13h00-14h30, salle 202, Nouveau Pavillon Chancellor-Day

(En anglais seulement) This workshop investigates the place of moral considerations in shaping classical Islamic views on commerce and commercial law. The relation between morality and law is a question that received much attention in modern jurisprudence, and is often used as a framework for analyzing the Islamic legal tradition.

Nonetheless, not much has been said on the place of moral ideas in shaping laws governing commercial exchanges in either tradition. While, in modern law, it is sometimes claimed that positive morality is squarely opposed to capitalist-driven commercial laws, studies on Islamic commerce tend to either offer descriptive accounts of the law, or a historical narrative of economic stagnation.

This workshop, by contrast, will discuss the moral frameworks constructed by a number of classical Muslim thinkers to allow a conceptualization of commercial activity and a formulation broad principles that make sense of Islamic legal regulation of commerce.

The talk will make two central claims. Internally, Islamic commercial law theory viewed morality as an effective yardstick against which the validity of transactions could be measured. Externally, the anchoring of law in a metaphysical view of morality allowed for a more pervasive and multi-layered intervention of moral ideas in commercial regulation than generally assumed in modern works on commercial law theory.

Le cycle 2016-2018Ìędes Ateliers de droit civil, prĂ©sentĂ© par le Centre Paul-AndrĂ© CrĂ©peau de droit privĂ© et comparĂ©, s'est dĂ©roulĂ© sous le thĂšme «Le public en droit privé».

Le cycle d'Ateliers de droit civil compte sur l'appui financier des Fonds d’appui à l’accùs à la justice dans les deux langues officielles du Ministùre de la Justice du Canada.

Chaque atelier était accrédité pour 1,5 heures de formation continue obligatoire auprÚs du Barreau du Québec.

Ateliers du cycle 2016-2018 - « Le public en droit privĂ©Ìę»


Frederik Swennen, UniversitĂ© d'Anvers - «ÌęThe Public in Family Law: Channelling Parents to be Each Other’s Intimate Partners?Ìę»

4 novembre 2016, 13h00 - 14h30, salle 202, Nouveau Pavillon Chancellor-Day

(En anglais seulement) The disconnect between marriage and parenthood (Parsons 1916) seems acquis in 21C family law. Particularly, filiation can be established with full effect vis-à-vis parents who are not, and never were, each other’s intimate partners.

The first purpose of this Workshop, however, is to unveil that parenthood still is much dependent on the existence of a(n) (former) intimate partnership between the parents, e.g. in adoption law (art. 555 CCQ) or in the exercise of parental authority (art. 372 CCF). Function merely seems to have replaced form.

The second purpose is to normatively discuss the above in light of the “channelling function” of family law (Schneider 1992), aiming to direct people into accepted social institutions that exert performative effects. Is there a State interest to direct parents towards certain intimate practices, if not institutions? Alternatively, is there a State interest in developing a non-intimate parenthood status between parents (Weiner 2015)?

The Workshop will draw on family studies and on Quebec and Low Countries’ family law.


Vincent Forray, UniversitĂ© Æ»čûÒùÔș - « La raison publique du droit des contrats »

25 novembre 2016, 13h00 - 14h30, salle 202, Nouveau Pavillon Chancellor-Day

Le contrat est une affaire privĂ©e. Par dĂ©finition et par excellence. Les parties s’obligent elles-mĂȘmes au terme d’un accord de volontĂ©s. Le cƓur du rĂ©gime contractuel est constituĂ© de rĂšgles et principes qui suivent la logique d’une telle conceptionÌę: libre choix des parties quant Ă  la forme et au contenu de leur contrat, force obligatoire Ă  la mesure du consentement, effet relatif des conventions, privilĂšge de la volontĂ© des contractants dans l’opĂ©ration d’interprĂ©tation


D’un autre cĂŽtĂ©, le contrat est aussi une affaire publique. En effet, le droit civil prĂ©voit des mĂ©canismes de contrĂŽle de la gestion privĂ©e des transactions. Classiquement, ces mĂ©canismes prennent la forme de limitations aux rĂšgles et principes Ă©voquĂ©s plus haut. Toutefois, le fait nouveau tient Ă  l’institution d’une vĂ©ritable police des comportements des contractantsÌę: clause gĂ©nĂ©rale de bonne foi, obligations connexes aux prestations et contenus dĂ©terminĂ©s par les parties, dispositifs de rĂ©Ă©quilibrage de la relation contractuelle, surveillance de certains pouvoirs


En sorte que le droit des contrats vit au fil d’une tension entre deux types de raison ou de rationalitĂ©. Cet atelier sera l’occasion d’étudier plus profondĂ©ment cette tension afin de concevoir, et peut-ĂȘtre d’ouvrir, certaines perspectives d’évolution en la matiĂšre.


Michelle Cumyn, UniversitĂ© Laval - «ÌęLe droit privĂ© et les formes actuelles de gouvernance publiqueÌę»

27 janvier 2017, 13h00 - 14h30, salle 202, Nouveau Pavillon Chancellor-Day

Les manifestations contemporaines du public en droit privĂ© traduisent des mouvements contradictoires et entraĂźnent une remise en question de son rĂŽle. Deux formes actuelles de la gouvernance publique sont abordĂ©esÌę: les interventions lĂ©gislatives dans les rapports juridiques privĂ©s et la contractualisation de l’action publique.

Les derniers siĂšcles ont vu le droit Ă©tatique s’immiscer toujours davantage dans les rapports juridiques privĂ©s. Les lois et les rĂšglements assortis de sanctions pĂ©nales sont considĂ©rĂ©s «Ìęd’ordre publicÌę»Ìę: le droit privĂ© est donc tenu d’en assurer la sanction. Il est moins portĂ© Ă  dĂ©velopper ses mĂ©canismes propres. On assiste Ă  une «ÌępublicisationÌę» du droit privĂ©.

De source coutumiĂšre, le droit privĂ© a d’abord Ă©tĂ© conçu comme obligatoire. L’essor du contrat a coĂŻncidĂ© avec un renversement de son rĂŽleÌę: d’impĂ©ratif, il est devenu essentiellement supplĂ©tif. Aujourd’hui plus que jamais, l’autonomie de la volontĂ© fonde les rapports juridiques privĂ©s. Paradoxalement, les contrats d’adhĂ©sion et autres formulaires sont lĂ©gion. On pourrait parler d’une «ÌęprivatisationÌę» du droit privĂ©.

Le dĂ©ploiement simultanĂ© de ces tendances opposĂ©es s’explique par la tension entre protection et libertĂ©. Le mouvement s’enchaĂźne et s’accĂ©lĂšre, au point oĂč l’on peut se questionner sur l’efficacitĂ© des interventions lĂ©gislatives ponctuelles. Serait-il prĂ©fĂ©rable de rĂ©tablir le droit privĂ© dans son rĂŽle, en renforçant son caractĂšre obligatoire?

En droit public, le modĂšle de la loi fait l’objet de critiques, et l’État a souvent recours au contrat comme outil d’élaboration et de mise en Ɠuvre de cadres normatifs. La contractualisation de l’action publique emprunte des formes trĂšs diverses, qui vont bien au-delĂ  de la figure familiĂšre du contrat administratif. Cette mouvance s’explique par la volontĂ© de rendre l’action publique plus lĂ©gitime et plus efficace.

Du point de vue du droit privĂ©, la rĂ©fĂ©rence au contrat s’avĂšre ambigĂŒe. Il est difficile de se prononcer sur le caractĂšre juridiquement contraignant des ententes, sur leur validitĂ© et sur leurs effets. Quelles conclusions faut-il tirer de l’insuffisance du droit privĂ© en cette matiĂšre?


Éric Millard, UniversitĂ© Paris Ouest Nanterre La DĂ©fense - «ÌęDroit privĂ©/droit public : quelques enjeux d'une distinction doctrinaleÌę»

6 février 2017, 13h00 - 14h30, salle 202, Nouveau Pavillon Chancellor-Day

La distinction public/privĂ©, particuliĂšrement en droit, est frĂ©quemment conçue comme une summa divisio, une distinction essentielle, structurante et parfois naturelle. Dans cette intervention, on souhaiterait montrer que si elle est ainsi dans la tradition juridique, continentale d'abord (affirmation qui peut se nuancer), c'est essentiellement parce qu'elle est construite ainsi par la doctrine juridique elle-mĂȘme, particuliĂšrement la doctrine acadĂ©mique, tant dans ses productions scientifiques ou dogmatiques, que dans son apprĂ©hension des modalitĂ©s de construction et transmission des savoirs.

En mobilisant les outils théoriques de l'analyse métadoctrinale, cette position sera illustrée par l'étude de deux questions importantes dans le cas français : la question de la constitutionnalisation (publicisation) du droit privé, par l'instauration d'un contrÎle de constitutionnalité dans ses différentes versions (contrÎle a priori et question prioritaire de constitutionnalité) et celle de la « privatisation » du droit européen communautaire.


Pascale Cornut St-Pierre, UniversitĂ© d'Ottawa (Section de droit civil) - «ÌęL’évitement fiscal vu sous l’angle du droit civilÌę: le privĂ© est politique!Ìę»

10 mars 2017, 13h00 - 14h30, salle 202, Nouveau Pavillon Chancellor-Day

La libertĂ© de principe accordĂ©e aux individus en droit des contrats et en droit commercial s’est muĂ©e, en pratique, en une libertĂ© de crĂ©ation des formes juridiques qui pose aujourd’hui d’importants dĂ©fis d’ordre public. Alors que ces dĂ©fis sont le plus souvent abordĂ©s sous l’angle du droit public, comme un problĂšme d’effectivitĂ© de l’intervention de l’État dans les affaires privĂ©es, j’aimerais suggĂ©rer que le droit privĂ© peut Ă©galement contribuer Ă  la solution d’un tel problĂšme. J’illustrerai mon propos en me penchant sur l’un des grands enjeux de notre Ă©poque, qui relĂšve de toute Ă©vidence du droit publicÌę: l’évitement fiscal. Face Ă  la complexification croissante non seulement des rĂ©gimes fiscaux, mais aussi des structures juridiques employĂ©es dans la vie des affaires, le droit privĂ© peut agir Ă  la racine du problĂšme en confĂ©rant, par ses techniques de qualification, une intelligibilitĂ© accrue aux rapports juridiques que nouent entre elles les parties privĂ©es, simplifiant d’autant l’application des rĂšgles fiscales.


Catherine Kessedjian, UniversitĂ© PanthĂ©on-Assas et Wainwright Senior Fellow, FacultĂ© de droit de l'UniversitĂ© Æ»čûÒùÔș - « Le droit privĂ© au service de la protection d'intĂ©rĂȘts publics »

7 avril 2017, 13h00 - 14h30, salle 202, Nouveau Pavillon Chancellor-Day

Prenant place dans le cycle de confĂ©rences intitulĂ© « Le public en droit privĂ© », cette communication part d’une dĂ©finition large de la notion de « public » pour y inclure les intĂ©rĂȘts collectifs de la sociĂ©tĂ© dans son ensemble ou, Ă  tout le moins, de parties d’entre elle que l’on appellera, pour simplifier, des « communautĂ©s ».

Traditionnellement, il appartient Ă  l’État de protĂ©ger ces intĂ©rĂȘts collectifs ou publics par les diffĂ©rents moyens qui sont Ă  sa disposition : la lĂ©gislation, la force publique, les actions de droit public, les actions pĂ©nales, etc.

Or, force est de constater que l’État n’a plus les moyens de ses ambitions. Moyens matĂ©riels tout d’abord (les budgets des États sont mis Ă  mal par la rĂ©sistance Ă  l’impĂŽt, notamment). Moyens politiques, ensuite (la lĂ©gitimitĂ© politique des gouvernements est contestĂ©e). Moyens intellectuels, enfin (le personnel politique, comme la sociĂ©tĂ© dans son ensemble, fait face Ă  ce qu’il est dĂ©sormais convenu d’appeler un « illettrisme fonctionnel »).

C’est pourquoi, la place des actions en justice civiles dĂ©lictuelles ou contractuelles pour dĂ©fendre et protĂ©ger les intĂ©rĂȘts collectifs va grandissante, phĂ©nomĂšne que les États-uniens appellent le « private enforcement », expression anglaise que l’on retrouve de plus en plus dans la doctrine francophone.

Ce phĂ©nomĂšne sera explicitĂ© grĂące Ă  deux exemples : les actions en dommages et intĂ©rĂȘts pour violation des rĂšgles du droit antitrust (droit des ententes anti-concurrentielles) et les actions pour violation des droits fondamentaux par les entreprises.


Patrick Forget, UniversitĂ© du QuĂ©bec Ă  MontrĂ©al - « L’atteinteÌę: donation Ă  charge (ou cadeau empoisonnĂ©) du droit public au droit commun de la responsabilitĂ© civileÌę»

6 octobre 2017, 13h00 - 14h30, salle 202, Nouveau Pavillon Chancellor-Day

Jusqu'Ă  l’insertion de la Charte canadienne dans la Constitution, la Charte quĂ©bĂ©coise, pour l’ambitieux catalogue de droits qu'elle est, se faisait remarquer pour l'Ă©conomie de ses effets.

L’arrivĂ©e de la Charte canadienne et ses suites jurisprudentielles ont Ă©tĂ© un don de transfiguration pour la Charte quĂ©bĂ©coise, qui, comme vivifiĂ©e par ce souffle primordial, a imposĂ©, si ce n'est peut-ĂȘtre pas l'entiĂšretĂ© de son rĂ©gime, au moins sa prĂ©sence et ses concepts, notamment le concept d'atteinte, au droit commun de la responsabilitĂ© civile. Ìę

Dans cette confĂ©rence, nous tenterons de montrer que ce don du droit public n’est pas gratuit. L’intĂ©gration raisonnĂ©e du concept d’atteinte dans la responsabilitĂ© civile exige un travail de dĂ©finition du concept d’atteinte lui-mĂȘme ainsi qu’un travail de recensement des bouleversements que le concept d’atteinte engendre (ou est susceptible d’engendrer) dans l’architecture du rĂ©gime de responsabilitĂ© civile.

Nombreux sont les juristes qui ont contribuĂ© jusqu’à prĂ©sent Ă  cette rĂ©flexion. Si nous leur sommes infiniment redevable, nous pensons que notre apport se dĂ©marque fondamentalement par la grande mĂ©fiance (mĂȘlĂ©e tout de mĂȘme de fascination) que nous inspire le concept d’atteinte.Ìę ÌęÌę


John Borrows, UniversitĂ© de Victoria - "UsingÌęPrivate Law Models to Revitalize Indigenous Law:ÌęAnishinaabe Law and Dispute Resolution - A Proposal"

19 janvier 2018, 13h00 - 14h30, salle 202, Nouveau Pavillon Chancellor-Day

(En anglais seulement) In some jurisdictions,ÌęprivateÌęarbitrationÌęprocesses allow parties to resolve disputes by constructing their own choice of forum and guiding laws. This paper will consider how Indigenous peoples might revitalize their own legal traditions through voluntary fora where Indigenous processes and principles guide dispute resolution.Ìę


Vanja Hamzić, SOAS, UniversitĂ© de Londres - « A Renaissance Interrupted?: Personhood,“Sodomy” and the Public in Twelfth-Century Christian and Islamic Proto-Civil Legality’»

27 mars 2018, 13h00 - 14h30, salle 202, Nouveau Pavillon Chancellor-Day

(En anglais seulement) The eventful twelfth century was, in many ways, a veritable paradox. On the one hand, it saw a sudden surge in academic works and universities in Western and Southern Europe that sought to bridge the worlds previously thought entirely incommensurable and usher in an age of scholasticism that would eventually lead to the fourteenth- to seventeenth-century Renaissance. For this reason, it has been a staple of mediaevalist scholarship for quite some time now to describe those thorough-going changes as the ‘renaissance of the twelfth century’. On the other hand, the same century also reads as a striking catalogue of most violent acts and disasters: from the rise of inquisition and merciless Christian infighting, over the first expulsions of Jews and the intensification of the Reconquista on Muslim Spain to the blood and gore of the Second, Third and German Crusades. Might it not be more appropriate, then, to characterise this period as an age of profound crisis, in which the true contours of a ‘persecuting society’ were drawn?

This talk seeks to make a modest contribution to that debate, by guiding the audience’s attention to a tell-tale public aspect of high mediaeval life—that of sexual and gender diversity—and by expanding the view over the twelfth century so as to include the affairs in the Great Seljuk Empire (1037–1194), a vast Turko-Persianate SunnÄ« Muslim state that originated in Anatolia but quickly came to rule over much of the then Islamicate world. The talk considers, in particular, an unlikely rise of neo-Roman European civil law and Seljuk proto-civil legality and its formidable effect on two paradigmatic twelfth-century intellectual debates on the public, legal and theological standing of ‘sodomy’ (peccatum sodomiticum, liwāáč­): one in amongst prominent Benedictines and the other between the leading កanafÄ« scholars. It is argued that these debates, led in the distinct spirit of concordia discors (discordant harmony) or ikhtilāf (permissible scholarly disagreement), are indispensable for our understanding of legal and social aspects of sexual and gender diversity in the twelfth century and, in turn, the way in which certain rapturous pluralities were continued and ruptured—concomitantly.


Celia Fassberg, Université hébraïque de Jérusalem - « The Public in Private International Law »

2 mars 2018, 13h00 - 14h30, salle 202, Nouveau Pavillon Chancellor-Day

(En anglais seulement) The vindication of private rights in a cross-border situation introduces a series of questions that have to be considered in addition to the traditional private law analysis familiar from domestic situations. Who can sue and who can be sued in a local court, and for what? Should local or foreign law apply? What assistance should a local court give a foreign court? What is the local significance of a foreign judicial decision?Ìę These questions are quite distinct from the private law analysis and they inevitably touch - directly or indirectly, explicitly or implicitly - on public interests of both local and foreign sovereigns. It is then not surprising that while designed to facilitate the enforcement of private rights, private international law demonstrates a preoccupation with the appropriate weight to be attached to local and foreign public interests and the appropriate way in which to express them. It should be no more surprising that the sense of what is appropriate should fluctuate with changes in the relationship between public and private law and changes in the relationship between states. The presentation will explore different manifestations of this preoccupation with the “public” in each area of private international law (jurisdiction, choice of law, foreign judgments, and legal assistance to foreign courts), drawing on methodological and doctrinal examples of attempts to assert or to suppress local public concerns, to repel or to admit foreign public intrusions.


Richard Janda, UniversitĂ© Æ»čûÒùÔș - « La raison privĂ©e du droit constitutionnel »

23 mars 2018, 13h00 - 14h30, salle 202, Nouveau Pavillon Chancellor-Day

La constitution est une affaire publique. Par dĂ©finition et par excellence. On peut mĂȘme aller jusqu’à affirmer que le public, composĂ© de citoyens, n’existe pas sans le cadre constitutionnel. Le cƓur de ce rĂ©gime public consiste Ă  confĂ©rer des pouvoirs Ă  des fonctions du gouvernement et d’identifier des principes pour la sĂ©lection des autoritĂ©s qui occupent ces fonctions. Les pouvoirs ainsi instaurĂ©s peuvent ĂȘtre rĂ©ciproquement restreints selon la protection des droits et libertĂ©s des citoyens. L’idĂ©e reçue depuis Rawls est que la raison publique soutient un rĂ©gime constitutionnel bien ordonnĂ© puisque c’est Ă  travers elle que les principes constitutionnels peuvent se justifier et Ă©ventuellement ĂȘtre acceptĂ©s par la diversitĂ© des individus auxquels ces principes sont vouĂ©s Ă  s’appliquer.

Toutefois, Kant, le maitre Ă  penser de Rawls, a reconnu le rĂŽle clef de la raison privĂ©e dans la prĂ©servation des ordres constitutionnels. Dans son court texte cĂ©lĂšbre, «ÌęQu’est-ce que les LumiĂšres?Ìę» il distingue entre la raison publique exercĂ©e devant un public qui lit, et la raison privĂ© exercĂ©e dans un poste civil ou dans l’exercice d’une fonction confiĂ©e. LĂ  oĂč l’on obĂ©it Ă  des obligations de la constitution, on exerce, selon Kant, la raison privĂ©e.

Le fond obligatoire de la Constitution cĂšde, donc, Ă  une raison privĂ©e qui d’une part peut limiter l’étendue de sa prĂ©tendue raison publique. Par exemple, si l’obĂ©issance Ă  l’ordre constitutionnel exclut la reconnaissance du rĂŽle des ainĂ©es autochtones dans «Ìęle gouvernementÌę», la raison privĂ©e rĂ©ussit Ă  primer sur la raison publique et Ă  exclure des Ă©lĂ©ments justificatifs possibles. En effet, la Constitution en tant que contrat social exclut du lien contractuel certains peuples et leurs traditions qui, traditionnellement, ne formaient pas «Ìęle publicÌę». Le champ des obligations est ainsi rĂ©trĂ©ci.Ìę

D’autre part, la raison privĂ©e peut rendre imputable l’exercice de la raison publique en crĂ©ant des obligations autour de ses principes et Ă©noncĂ©s. ÌęPar exemple, on pourrait se servir des obligations extracontractuelles qui entourent le contrat social constitutionnel pour reconnaitre une responsabilitĂ© civile pour la faute Ă©tatique qui cause prĂ©judice Ă  la terre par sa nĂ©gligence dans l’AnthropocĂšne (voir l’affaire Urgenda du tribunalÌędu district deÌęLaÌęHaye). Le champ des obligations serait ainsi Ă©largi.

De sorte que le droit constitutionnel s’articule dans une tension entre la raison publique et la raison privĂ©e. Cet atelier sera l’occasion d’étudier plus profondĂ©ment cette tension, afin de concevoir la perturbation qu’engendre la raison privĂ©e dans la raison publiqueÌę et vice versa, et peut-ĂȘtre d’ouvrir la possibilitĂ© d’une transformation de la matiĂšre.

Le cycle 2014-2016 des Ateliers de droit civil, prĂ©sentĂ© par le Centre Paul-AndrĂ© CrĂ©peau de droit privĂ© et comparĂ©, s'est dĂ©roulĂ© sous le thĂšme «ÌęL'abnĂ©gation en droit civilÌę».

Le cycle d'Ateliers de droit civil compte sur l'appui financier des Fonds d’appui à l’accùs à la justice dans les deux langues officielles.

Chaque atelier était accrédité pour 1,5 heures de formation continue obligatoire auprÚs du Barreau du Québec.


Thierry Nootens, UQTR - L’abnĂ©gation comme fondement de l’ordre juridique et social : l'expĂ©rience des femmes mariĂ©es du QuĂ©bec, 1866-1930

20 novembre 2015, 13:00-14:30, salle 202, Nouveau Pavillon Chancellor-Day

De l'entrĂ©e en vigueur duÌęCode civil du Bas-CanadaÌę(1866) Ă  la Crise des annĂ©es 30, l'abnĂ©gation fĂ©minine constitue l'un des piliers de l'ordre social au QuĂ©bec. Le sacrifice de soi, doublĂ© de l'obligation d'obĂ©issance, figure alors en bonne place dans le droit positif, les rĂ©alitĂ©s familiales et la morale promue par les groupes dominants. Bref, l'abnĂ©gation fait systĂšme, du point de vue des rapports entre droit et sociĂ©tĂ©. Des causes rapportĂ©es et des procĂšs ordinaires permettent de mieux comprendre comment le fait de « prendre sur soi » a Ă©tĂ© vĂ©cu par les femmes mariĂ©es en diverses circonstances (problĂšmes financiers, ruptures conjugales, etc.) et de rendre compte de sa rĂ©gulation par la magistrature. Les juges, comme nous le verrons, Ă©taient partagĂ©s entre leur volontĂ© de sĂ©vir Ă  l'Ă©gard des Ă©pouses oublieuses de leurs devoirs et la nĂ©cessitĂ© de secourir des femmes confrontĂ©es Ă  des situations intolĂ©rables. Si on ne peut pas tirer de leçons pour le temps prĂ©sent Ă  partir de ce matĂ©riel, ce chapitre de l'histoire des femmes permet nĂ©anmoins de rĂ©flĂ©chir Ă  un enjeu bien contemporain, celui de la juridicisation et judiciarisation des rapports sociaux. La faible institutionnalisation de la vie sociale, avant l'apparition de l'État providence, faisait en sorte que le droit et la justice prĂ©sentaient une concrĂ©tude immĂ©diate pour les populations, rĂ©alitĂ© dont le parcours des femmes en difficultĂ© tĂ©moigne Ă©loquemment.Ìę


Alexandra Braun, University of Oxford - Selflessness in the context of testamentary gift-giving: The case of testamentary promises

30 octobreÌę2015, 13:00-14:30, salle 202, Nouveau Pavillon Chancellor-Day

This paper investigates the role selflessness and more specifically altruism is playing in the context of testamentary gift-giving, with a particular focus on testamentary promises. It investigates the motives behind testamentary gifts and, especially, promises to benefit someone on death, by drawing on findings, of economists, anthropologists and sociologists.

The paper explores the nature of such promises and the consequences that ensue when they are broken, and questions whether and, to what extent, the motives should influence how lawmakers perceive and tackle cases in which the promisee has relied upon the promise.


Dot Reid, University of Glasgow - Inheritance and Family Values

2 octobreÌę2015, 13:00-14:30, salle 202, Nouveau Pavillon Chancellor-Day

The law of succession is on the reform agenda in the UK. Before the law was changed for England and Wales in 2014, the Law Commission worked with researchers to conduct a large survey of public attitudes.

Despite extensive social change and the acceptance of many different forms of being 'family', the nuclear family reigns supreme in attitudes towards inheritance. The Scottish government has now proposed making significant changes.

This workshopÌę will discuss recent developments in light of recent research and will examine the broader values underpinning inheritance in terms of government policy and public attitudes.


Lisa CarayonLisa Carayon , UniversitĂ© Paris 1 PanthĂ©on-Sorbonne: "Les femmes et la reproduction en droit français : l’abnĂ©gation forcĂ©e"

Friday, 20 mars 2015, 13:00-14:30, salle 202, Nouveau Pavillon Chancellor-Day

Le terme d’abnĂ©gation semble ĂȘtre utilisĂ© de deux façons distinctes en droit français. Dans la sphĂšre publique, il renvoie principalement aux hommes, dans leur rapport Ă  l’État et Ă  la Nation. Dans la sphĂšre privĂ©e en revanche, il est utilisĂ© pour dĂ©signer des femmes, notamment dans leurs relations familiales.

Les femmes se retrouvent pourtant souvent dans la situation de devoir s’oublier dans l’intĂ©rĂȘt commun : c’est le cas notamment dans le domaine de la reproduction. Le droit français organise ainsi un systĂšme dans lequel l’intĂ©rĂȘt des femmes, la sauvegarde de leur santĂ©, leur volontĂ© personnelle, la maĂźtrise de leurs corps, sont, sinon niĂ©s, du moins placĂ©s au second plan face Ă  des impĂ©ratifs considĂ©rĂ©s comme supĂ©rieurs : tantĂŽt la natalitĂ© en gĂ©nĂ©ral, tantĂŽt l’intĂ©rĂȘt de l’enfant en particulier.

Nous montrerons donc comment les femmes sont souvent placĂ©es dans une situation d’« abnĂ©gation forcĂ©e » dans le cadre du droit français de la reproduction en Ă©tudiant le rĂ©gime de l’assistance mĂ©dicale Ă  la procrĂ©ation, l’encadrement de l’avortement et les rĂ©centes Ă©volutions de l’ « accouchement sous X ».


Lionel Smith, Titulaire de la Chaire Sir William C. Macdonald en droit, UniversitĂ© Æ»čûÒùÔș: "Droit et pouvoir"

Lundi, 24 novembre 2014, 13h00-14h30, salle 202, Nouveau Pavillon Chancellor-Day

En droit civil quĂ©bĂ©cois, il existe une distinction fondamentale entre le droit subjectif et le pouvoir privĂ©, au point que l’on pourrait les qualifier de concepts opposĂ©s. Le droit correspond Ă  ce qui est dĂ©tenu au bĂ©nĂ©fice de son titulaire, tandis que le pouvoir est au bĂ©nĂ©fice d'autrui. Il semble que l'abnĂ©gation se concrĂ©tise par le rĂ©gime des pouvoirs. Ce rĂ©gime veille Ă  ce que ces derniers soient utilisĂ©s dans l'intĂ©rĂȘt d'autrui.

La common law connaĂźt trĂšs bien les concepts de droit et de pouvoir, mais diffĂ©remmentÌę: en tant que relations juridiques, tous deux peuvent ĂȘtre affectĂ©s soit au bĂ©nĂ©fice du titulaire, soit au bĂ©nĂ©fice d'autrui. ConformĂ©ment Ă  la cĂ©lĂšbre terminologie de W.N. Hohfeld (1879-1918), la common law connaĂźt quatre relations juridiques fondamentales : le droit, le pouvoir, le privilĂšge, et l’immunitĂ©. Chacune a son propre opposĂ©, et, chacune peut, en principe, exister tant au bĂ©nĂ©fice de son titulaire qu’au bĂ©nĂ©fice d'autrui, et ce, par le biais de la relation fiduciaire. Cet atelier propose donc une Ă©tude comparĂ©e de ces atomes juridiques dont il est possible de dĂ©cliner des molĂ©cules d'une complexitĂ© illimitĂ©e, incluant des rĂ©gimes juridiques altruistes.


Yann Favier, UniversitĂ© Rennes 2 - UniversitĂ© europĂ©enne de Bretagne: "Figures de l’abnĂ©gation en droit civil : le cas des relations familiales"

Vendredi, 3 octobre, 2014, 13h00-14h30, salle 202, Nouveau Pavillon Chancellor-Day

L’abnĂ©gation, notion inconnue du droit civil mais relevant d’une forme d’effacement de soi pour autrui, est fortement sollicitĂ©e dans les relations familiales comme le moyen de prĂ©servation d’un intĂ©rĂȘt qui, sans ĂȘtre extĂ©rieur au sien, n’en demeure pas moins distinct de celui-ci : ainsi, il est fait rĂ©fĂ©rence Ă  l’intĂ©rĂȘt de la famille, d’un proche vulnĂ©rable, d’un ou d’une partenaire de vie, d’un enfant.

En ce sens, faire passer l’intĂ©rĂȘt d’autrui avant et de prĂ©fĂ©rence Ă  son propre intĂ©rĂȘt est moins une figure morale qu’une conception plus moderneÌęqu’on peut le penser deÌęl’intĂ©rĂȘt juridiquement protĂ©gĂ©. Cela est particuliĂšrement vĂ©rifiable dans le cas des relations familiales oĂč des obligations traditionnellement dĂ©terminĂ©es par la loi et de plus en plus par la convention, forment le coeur d’un droit flexible qui remet en question les catĂ©gories traditionnelles du droit civil.Ìę

Les apparences en droit civil

Lancement de « Les Apparences » en septembre 2015.

Le cycle 2012-2014 des ateliers de droit civil, prĂ©sentĂ© par le Centre Paul-AndrĂ© CrĂ©peau de droit privĂ© et comparĂ©, s'est dĂ©roulĂ© sous le thĂšme «ÌęLes apparences en droit civilÌę».

Le cycle d'ateliers de droit civil compte sur l'appui financier des Fonds d’appui à l’accùs à la justice dans les deux langues officielles.

Chaque atelier était accrédité pour 1,5 heures de formation continue obligatoire auprÚs du Barreau du Québec.


Bertrand Stoffel, Université de Zurich : « Appearance and evidence: Is the proof in the pudding? »

le vendredi 4 avril 2014, 12h30 Ă  14h00, salle 202, Nouveau Pavillon Chancellor-Day


žéĂ©ČőłÜłŸĂ© (en anglais seulement): Appearance plays a major role in civil evidence. Certainly, the judge may sometimes rely on science to prove facts. Often however, the judge will have to base her judgment on what appears to her as true or false.

In private law, proof is the demonstration of an alleged fact. It is the process that will lead the judge to the intimate conviction of the existence of the fact. But what, then, are the criteria for the establishment of such demonstration? To a large extent, the judge will rely on her own experience to establish the existence of a fact. She will review documents, hear statements, and inspect locations. All this will put the fact in evidence: It will make it appear as true or false.

The evidence—or appearance—of a fact will always be provisional. That is to say, no matter how many pieces of evidence are available, one can never be sure that this is exactly how the fact happened. Indeed, to the observer, the fact evidenced will remain an isolated fact. Moreover, the appearance of that fact will be that which the observer, in his own position and with his own experience, will perceive.

This atelier will explore how proof in private law can be a matter of appearance and how it relies on observation and probability. Reliance on observation is not without problems. Observation will disturb the facts, suppressing some of them and putting others in front. In the same vein, the judge will need to base her findings on her experience of life in order to establish the probability of a fact, thus linking proof with considerable uncertainty and subjectivity.


Régine Tremblay, Université de Toronto : « Sans foi ni loi: Appearances of Conjugality and Lawless Love »

le vendredi 24 janvier 2013, 12h30 Ă  14h00, salle 202, Nouveau Pavillon Chancellor-Day


žéĂ©ČőłÜłŸĂ©: L’auteure propose un survol historique du traitement des conjoints de fait en droit civil quĂ©bĂ©cois. Elle dĂ©fend qu’hier comme aujourd’hui, la non-reconnaissance de ce type d’unions dans le Code civil du QuĂ©bec repose davantage sur une dĂ©sapprobation ancrĂ©e dans d’autres ordres normatifsÌę: la religion et l’économie. Cependant, ce type d’unions produit de nombreux effets juridiques en droit privĂ© comme en droit public. Cette situation crĂ©e une apparence de conjugalitĂ© et ne peut que confondre le justiciable.


BĂ©atrice Kan-Balivet, UniversitĂ© Jean Moulin Lyon 3, Directrice adjointe de l'Institut de droit patrimonial et de l'immobilier (IDPI) : « Apparences et administration du bien dÂčautrui »

le vendredi 29 novembre 2013, 12h30 Ă  14h00, salle 202, Nouveau Pavillon Chancellor-Day


žéĂ©ČőłÜłŸĂ©: La nĂ©cessitĂ© de recourir Ă  un tiers pour administrer ses biens est une constante exclusive de toute considĂ©ration spatiale ou temporelle, exacerbĂ©es dans nos sociĂ©tĂ©s contemporaines par la mondialisation et la mutation des patrimoines. Le droit objectif prĂ©sente ainsi une gamme Ă©tendue de dispositifs pour rĂ©pondre aux besoins d’un sujet de droit, qui ne veut, ne peut ou ne doit pas administrer ses biens. Les circonstances ayant justifiĂ© l’avĂšnement d’une thĂ©orie gĂ©nĂ©rale de l’administration du bien d’autrui dans le nouveau Code civil quĂ©bĂ©cois sont Ă©galement prĂ©sentes en droit français, sans pour autant qu’un tel axe de rĂ©flexion ait percĂ© dans le Code civil français, voire au niveau doctrinal. Si le contexte est similaire, le modĂšle unitaire de la technique avec pouvoir pose interrogation.

La difficile rĂ©ception de la fiducie dans les pays de la famille romano-germanique invite Ă  nouveau Ă  s’interroger sur les apparences de modĂšle unitaire de l’administration du bien d’autrui.

La lutte contre les apparences passe par l’établissement d’une diffĂ©renciation notionnelle des techniques d’administration du bien d’autrui. La technique avec pouvoir dans une acception juridique ne saurait faire oublier les techniques sans pouvoir, lesquelles lui sont antĂ©rieures et subsistent en droit positif, mĂȘme si elles sont plus frustes. La propriĂ©tĂ©-gestion nĂ©cessite en effet un transfert de propriĂ©tĂ© pour administrer lesdits biens, tandis que l’avancĂ©e Ă  consister avec la dĂ©tention-gestion, Ă  ne remettre ses biens qu’en possession au sens du droit romain, l’administrĂ© en conservant la propriĂ©tĂ©. La diffĂ©rence est sensible, l’administrateur n’est alors plus titulaire d’un pouvoir, mais d’un droit.

Cette diffĂ©renciation notionnelle n’est pas sans enjeux puisqu’elle induit une diffĂ©renciation fonctionnelle. Chaque mode de gestion rĂ©alise en effet un Ă©quilibre propre entre les deux impĂ©ratifs de gestion que sont, le dynamisme de la gestion et la protection des intĂ©rĂȘts en prĂ©sence. Historiquement, c’est d’ailleurs la prise de conscience de ces fonctions qui explique le dĂ©clin ou la «ÌęrĂ©apparitionÌę» de certaines techniques. Selon la technique utilisĂ©e, par exemple, l’étendue des prĂ©rogatives de l’administrateur ou encore les risques encourus par l’administrĂ© ne sont pas les mĂȘmes.

La lutte contre les apparences en matiĂšre d’administration du bien d’autrui s’inscrit en consĂ©quence dans une dĂ©marche fondamentale avec des enjeux qui ne sont pas seulement thĂ©oriques.


Adrian Popovici, UniversitĂ© Æ»čûÒùÔș : « Le mandat apparent »

le vendredi 20 septembre 2013, 12h30 Ă  14h00, salle 202, Nouveau Pavillon Chancellor-Day


žéĂ©ČőłÜłŸĂ©: Le mandat apparent est le joyau des phĂ©nomĂšnes juridiques que l’on peut regrouper sous le titre de la thĂ©orie de l’apparence en droit civil. Un rappel des rĂšgles qui le gouvernent et de sa raison d’ĂȘtre peut ouvrir la voie vers d’autres concepts collatĂ©raux encore peu explorĂ©s : les contrats fictifs, imposĂ©s, prĂ©sumĂ©s, les contrats-sanctions, etc
 Tout ça pour stimuler la rĂ©surrection du quasi-contrat, nouvelle vague; quasi-contrat rĂ©alitĂ© ou hĂ©rĂ©sie?


Ross Anderson, Université de Glasgow : « Security over Intangibles: Appearance and Reality »

le vendredi 5 avril 2013, 12h30 Ă  14h00, salle 202, Nouveau Pavillon Chancellor-Day


žéĂ©ČőłÜłŸĂ© :ÌęÀ quoi les biens incorporels ressemblent-ils? Ils sont de nature intellectuelle et non physique, ce qui est vrai de tous droits dans tous systĂšmes. Il semble, cependant, que les avocats civilistes peuvent voir ce que leurs homologues de common law ne peuvent pas.ÌęGrĂące Ă  la structure inhĂ©rente du droit civil (personnes, obligations, biens) ainsi qu’aux principes patrimoniaux gĂ©nĂ©raux tels que le numerus clausus et les principes de la publicitĂ© et de l’opposabilitĂ©, les avocats civilistes distinguent d’office les droits rĂ©els des droits rĂ©els limitĂ©s (ou dĂ©membrements). La division entre droits rĂ©els et droits personnels inhĂ©rente Ă  cette structure joue un rĂŽle central dans le droit des sĂ»retĂ©s. Cette simplicitĂ© est un des grands facteurs attrayants Ă  l’approche civiliste en droit privĂ©.

Cela dit, les concepts de base civilistes sont trop souvent affirmĂ©s sans ĂȘtre expliquĂ©s, peut-ĂȘtre Ă  cause de leur histoire, de leur force d’autoritĂ© et de leur rationalitĂ© relative. C’est notamment le cas en droit des sĂ»retĂ©s. Le niveau de rĂ©flexion critique en droit civil quant aux intĂ©rĂȘts propriĂ©taires en matiĂšre de sĂ»retĂ©s n’a pas atteint celui du discours contemporain en common law. Les rĂ©ponses en common law dĂ©montrent en gĂ©nĂ©ral une grande ingĂ©niositĂ© pratique, voire ad hoc. Toutefois, cette ingĂ©niositĂ© n’a pas Ă©tĂ© accompagnĂ©e d’intelligibilitĂ©.

ÌęLa cohĂ©rence est depuis longtemps un attribut du droit civil. Cependant, les grands Codes civils n’étaient pas toujours cohĂ©rents, particuliĂšrement en ce qui a trait aux points techniques liĂ©s Ă  la propriĂ©tĂ© et aux sĂ»retĂ©s. Les Codes ont Ă©tĂ© formulĂ©s lorsque l’actif paradigmatique Ă©tait le bien foncier et lorsque les biens incorporels Ă©taient, pour des fins commerciales, encadrĂ©s par les codes commerciaux et, en particulier, le droit des titres nĂ©gociables. Une perception de conservatisme en est le rĂ©sultat, et le manque d’une rĂ©vision systĂ©matique a parfois menĂ© Ă  des modifications fragmentaires seulement. La rĂ©cente rĂ©vision du droit sĂ»retĂ©s mobiliĂšres en Écosse – un systĂšme de langue anglaise qui, dans ce domaine, se sert du droit civil – a offert une occasion d’y rĂ©flĂ©chir de maniĂšre globale.

ÌęC’est dans ce contexte que j’examine trois pointsÌę: l’application de la thĂ©orie des droits limitĂ©s aux crĂ©ances et aux droits de propriĂ©tĂ© intellectuelle; le principe de l’opposabilitĂ© et le principe de la publicitĂ©. Dans certains cas, je dĂ©montre que la cohĂ©rence apparente du droit civil n’est qu’illusoire. NĂ©anmoins, en me rĂ©fĂ©rant aux Ă©crits de George Gretton, je suggĂšre qu’une approche plus cohĂ©rente des principes patrimoniaux de base apporterait de la clartĂ© Ă  la structure du droit. Ces amĂ©liorations doctrinales nous permettraient de nous concentrer sur la traduction de cette thĂ©orie Ă  la rĂ©alitĂ© des opĂ©rations financiĂšres ordinaires.


Daniel Jutras, UniversitĂ© Æ»čûÒùÔș : « Que personne ne bouge! La confiance lĂ©gitime comme source d’obligations en droit civil »

le vendredi 18 janvier 2013, 12h30 Ă  14h00, salle 202, Nouveau Pavillon Chancellor-Day

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Silvia FerreriSilvia Ferreri, Université de Turin : "The Appearance of Ownership: Sale of Another's Property (An Independent Version in Italy)"

le vendredi 16 novembre 2012, 12h30 Ă  14h00, salle 202, Nouveau Pavillon Chancellor-Day

žéĂ©ČőłÜłŸĂ© : L’article italien correspondant au principe français voulant que «Ìępossession vaut titreÌę» (art.Ìę2279 du Code civil français) ne fait pas de distinction entre les biens volĂ©s et perdus, et les biens confiĂ©s Ă  quelqu’un qui a Ă©chouĂ© dans l’exercice adĂ©quat de la garde du bien pour le propriĂ©taire (voir art. 1153 du Code civil italien). Ce changement a eu lieu en 1942 lors de l’adoption d’un nouveau code remplaçant l’ancien, reproduction fidĂšle du Code NapolĂ©on du 19e ČőŸ±ĂšłŠ±ô±đ.

Il y a quelques explications Ă  cette innovationÌę: la distinction n’était pas facilement exĂ©cutable en cour, plusieurs exceptions s’y rattachaient, et son fondement dans la tradition romaine n’était pas du tout certain. Cette situation isole quelque peu l’Italie de ses pays europĂ©ens voisins. Ceci mĂšne Ă  un rĂ©sultat dĂ©plorableÌę: l’Italie est devenue un marchĂ© privilĂ©giĂ© de biens volĂ©s importĂ©s de l’étranger, la Suisse et l’Allemagne distinguant toujours la façon dont les biens ont quittĂ© la possession du propriĂ©taire.

Au moins deux jugements valent d’ĂȘtre mentionnĂ©esÌę: Governo di Francia c. De Contessini e altri, Corte di cassazione, 24 novembre 1995, no 12166, et Casa della cultura ecuadoriana c. Danusso, Trib. Torino, 23 mars 1982. Ces deux dĂ©cisions proposent des solutions opposĂ©es, au moins en ce qui a trait Ă  la restitution d’un bien importĂ© illĂ©galement. Pourquoi y avait-il la distinction auparavant? Il faut retourner aux rĂšgles concurrentes romaine (nemo dat quod non habet) et germanique (Hand wahre Hand). La rĂšgle germanique sera la rĂšgle au temps du jus commune (avant la rĂ©volution française), et c’est elle qui sera codifiĂ©e en France. Cependant, dans l’environnement romaniste, la distinction n’a jamais Ă©tĂ© fortement perçue et, en 1942, l’Italie s’est dĂ©tachĂ©e des autres codifications europĂ©ennes. Malheureusement, l’exigence de bonne foi de l’acheteur est prĂ©sumĂ©e (selon une rĂšgle spĂ©cifiĂ©e Ă  l’art. 1147 du Code italien), ce qui met le fardeau sur le demandeur de prouver le manque de bonne foi, le rĂ©sultat Ă©tant parfois l’incapacitĂ© de rĂ©cupĂ©rer les biens volĂ©s. Cependant, il existe d’autres rĂšgles Ă  garder Ă  l’esprit quant Ă  la protection des «Ìębiens culturelsÌę», qui offrent la possibilitĂ© de les rĂ©cupĂ©rerÌę: la Codice dei Beni Culturali (D.Lgs. 42/2004, art. 64); la Convention d’UNESCO concernant les mesures Ă  prendre pour interdire et empĂȘcher l'importation, l'exportation et le transfert de propriĂ©tĂ© illicites des biens culturels (Paris, 14 novembre 1970); la Convention d'UNIDROIT de 1995 sur les biens culturels volĂ©s ou illicitement exportĂ©s (Rome, 24 juin 1995), en vigueur depuis 1998 (5 ratifications); la Directive 93/7/CEE du Conseil du 15 mars 1993 relative Ă  la restitution de biens culturels ayant quittĂ© illicitement le territoire d’un État membre; et le RĂšglement (CE) no 116/2009 du Conseil du 18 dĂ©cembre 2008 concernant l'exportation de biens culturels.


Eric DescheemaekerEric Descheemaeker, UniversitĂ© d'Édimbourg : "Truth and Truthfulness in the Law of Defamation"

le mercredi 3 octobre 2012, 12h30 Ă  14h00, salle 202, Nouveau Pavillon Chancellor-Day

žéĂ©ČőłÜłŸĂ© : Cet article propose d’étudier de façon comparative deux enjeux liĂ©s, mais analytiquement distincts, du droit de la diffamation. Le premier est de savoir si la vĂ©racitĂ© du propos diffamatoire libĂšre le dĂ©fendeur de sa responsabilitĂ©. Sur cette question, les traditions de droit civil et de common law ont traditionnellement pris des directions opposĂ©es, la seconde acceptant la suffisance d’une vĂ©ritĂ© simpliciter, la premiĂšre s’en gardant bien. Quelques motifs pour ces diffĂ©rences seront explorĂ©s durant cette prĂ©sentation. La situation est diffĂ©rente lorsque l’on parle de vĂ©ritĂ© dans le sens de ce que quelqu’un croit ĂȘtre la vĂ©ritĂ©. La croyance du dĂ©fendeur en la vĂ©ritĂ© du propos (prima facie), mĂȘme diffamatoire, doit-elle – devrait-elle – ĂȘtre prise en compte? Des distinctions devraient-elles ĂȘtre faites en fonction de la «ÌęqualitĂ©Ìę» de cette croyance? L’exposĂ© fait valoir que l’on devrait reconnaĂźtre, comme moyen de dĂ©fense en matiĂšre de diffamation, cette idĂ©e d’une vĂ©racitĂ© raisonnable. De lege lata, un tel principe gĂ©nĂ©ral ne s’est jamais matĂ©rialisĂ©, mais force est d’observer que le principe a toujours Ă©tĂ© dans les parages, sous le couvert d’autres outils analytiques. D’ailleurs, plusieurs dĂ©veloppements internationaux peuvent ĂȘtre compris comme une tentative de s’approcher de la conception voulant que la vĂ©racitĂ© du propos devrait ĂȘtre prise en compte dans l’analyse.

Les intraduisibles en droit civil Les intraduisibles en droit civil
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Le cycle 2010-2012 des ateliers de droit civil, prĂ©sentĂ© par le Centre Paul-AndrĂ© CrĂ©peau de droit privĂ© et comparĂ© (autrefois le Centre de recherche en droit privĂ© et comparĂ© du QuĂ©bec), se dĂ©roule sous le thĂšme «ÌęLes intraduisibles en droit civilÌę», c'est-Ă -dire ces aspects et Ă©lĂ©ments du droit qui rĂ©sistent Ă  la traduction.

Cette annĂ©e, le cycle d'ateliers de droit civil compte sur l'appui financier des Fonds d’appui Ă  l’accĂšs Ă  la justice dans les deux langues officielles.

Les ateliers sont accrédités auprÚs du Barreau du Québec dans le cadre de la formation continue obligatoire.

Pour commémorer ces ateliers, le Centre a récemment publié un livre intitulé .

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Ateliers passés

Christine Morin : «ÌęLe testament : une traduction ?Ìę»

Le 13 avril 2012, de 12h30 Ă  14h00, salle 202, Nouveau Pavillon Chancellor-Day

Les intraduisibles en droit civil

Le onziÚme atelier de la série 2010/2012 « Les intraduisibles en droit civil » sera présenté par Christine Morin.

žéĂ©ČőłÜłŸĂ©: Que cherche Ă  traduire le testateur lorsqu’il prĂ©voit la dĂ©volution de ses biens dans un testament? Ses sentiments, ses devoirs, sa solidaritĂ©, son affection? Que cherche Ă  traduire le lĂ©gislateur lorsqu’il laisse le testateur libre de lĂ©guer ses biens aux personnes de son choix ou, au contraire, lorsqu’il lui impose des limites? Une tradition juridique, des valeurs morales, des solidaritĂ©s sociales? Lorsqu’il est question de testament, le Code civil du QuĂ©bec traduit-il le mĂȘme type de reprĂ©sentations sociales que la lĂ©gislation des autres provinces canadiennes?


Ruth Sefton-Green : «ÌęWhy Remedies is not a Legal Subject in Civil(ian) Law?Ìę»

Le 23 mars 2012, de 12h30 Ă  14h30, salle 202, Nouveau Pavillon Chancellor-Day

Les intraduisibles en droit civil

Le dixiÚme atelier de la série 2010/2012 « Les intraduisibles en droit civil » sera présenté par Ruth Sefton-Green.

žéĂ©ČőłÜłŸĂ©: Cette prĂ©sentation examinera l’absence de remedies et la primautĂ© des droits en droit civil. Plus prĂ©cisĂ©ment, elle vise Ă  dĂ©terminer si le concept de remedy est absent du droit civil (en mettant l’accent sur le droit français), ou si c’est seulement le langage des remedies qui est manquant. L’hypothĂšse de la Dre Sefton-Green est que le concept n’existe pas en droit civil. Le droit civil, ne peut donc penser en termes de remedies et ne connait donc pas cette classification juridique. Si tel est le cas, cette disparitĂ© est intĂ©grĂ©e de maniĂšre conceptuelle et cette diffĂ©rence n’est pas simplement une question de langage.

De plus, si les remedies sont absents, que cela signifie-t-il sur la nature des droit (droits subjectifs) en droit civil ? Des infĂ©rences peuvent-elles ĂȘtre tirĂ©es en ce qui a trait Ă  la relation entre droits et obligations? Si les remedies sont absents, cela indique-t-il que les wrongs sont Ă©galement absents? Y a-t-il une maniĂšre de comprendre le tout sans tourner en rond?

Enfin, cette quĂȘte pour les remedies en droit civil est inĂ©vitablement liĂ©e Ă  un examen de la relation binaire entre les parties (et leurs droits respectifs) en droit privĂ© et la relation triangulaire entre les parties et le juge. La prĂ©Ă©minence des droits et l’absence des remedies en droit civil, en regard de la prĂ©sence des remedies en common law, aura nĂ©cessairement un impact sur la maniĂšre d’envisager ces relations.


Jimena Andino Dorato : «ÌęL’Autre fauteÌę»

Le 2 mars 2012, de 12h30 Ă  14h30, salle 202, Nouveau Pavillon Chancellor-Day

Les intraduisibles en droit civil

Le neuviÚme atelier de la série 2010/2012 « Les intraduisibles en droit civil » sera présenté par Jimena Andino Dorato.

žéĂ©ČőłÜłŸĂ©: Partant d’une approche qui considĂšre que la traduction est possible, sans pour autant nier ses difficultĂ©s, cette prĂ©sentation propose d’analyser la notion de faute en droit quĂ©bĂ©cois Ă  partir des questions soulevĂ©es par sa traduction. Le point de dĂ©part de cet exercice remonte aux difficultĂ©s Ă©prouvĂ©es par les traducteurs et rĂ©viseurs du Code civil du QuĂ©bec trilingue, au moment de la rĂ©daction de sa version espagnole. Le but est d’explorer ce que les difficultĂ©s engendrĂ©es par la traduction peuvent apporter Ă  la comprĂ©hension de la faute en droit quĂ©bĂ©cois, sous un regard diffĂ©rent. Pour cela, il est nĂ©cessaire de revenir au droit français, source importante tant du droit quĂ©bĂ©cois que du droit latino-amĂ©ricain, en se penchant sur les interprĂ©tations dont il a Ă©tĂ© l’objet. À partir du regard de l’Autre, il s’agit d’une analyse intraciviliste portant tant sur le« texte de dĂ©part », le texte d’arrivĂ©e que sur la famille du droit civil. Ceci permet une ouverture Ă  un troisiĂšme regard qui s’éloigne de l’approche comparative binaire anglais-français, common law-droit civil et rĂ©vĂšle que le droit d’ici et de le droit d’ailleurs ne sont ni l’un ni l’autre.


Eric H. Reiter : «ÌęTranslating the Untranslatable: Historical Aspects of the Protection of Honour, Bodily Integrity, and Other Extrapatrimonial Interests in Quebec Civil LawÌę»

Le 20 janvier 2012, de 12h30 Ă  14h30, salle 202, Nouveau Pavillon Chancellor-Day

Les intraduisibles en droit civil

Le huitiÚme atelier de la série 2010/2012 « Les intraduisibles en droit civil » sera présenté par Eric H. Reiter.

žéĂ©ČőłÜłŸĂ©: Cet atelier vise Ă  offrir une perspective historique au lent dĂ©veloppement des droits de la personnalitĂ© extrapatrimoniaux en droit quĂ©bĂ©cois, de la fin du 19e siĂšcle Ă  l’avĂšnement du Code civil du QuĂ©bec. Ayant comme dessein d’affirmer et de protĂ©ger la dignitĂ© de la personne, la recodification du droit privĂ© de la fin du 20e siĂšcle a importĂ© pour la premiĂšre fois la notion de droits de la personnalitĂ© dans le Code civil. Avant cela, les parties tentaient cependant d’utiliser le droit et les tribunaux afin de protĂ©ger les qualitĂ©s humaines intangibles et abstraites telles que l’honneur, l’intĂ©gritĂ© corporelle et l’affection familiale. Leurs tentatives – crĂ©atives et souvent sophistiquĂ©es, sinon toujours couronnĂ©es de succĂšs – illustrent quelques-uns des obstacles et des changements conceptuels qui se cachent derriĂšre le dĂ©veloppement des droits extrapatrimoniaux en droit civil quĂ©bĂ©cois.


Kirsten Anker : «ÌęDroits autochtones au QuĂ©bec : Toujours sui generis?Ìę»

Le 23 novembre 2011, de 12h30 Ă  14h00, salle 202, Nouveau Pavillon Chancellor-Day

Les intraduisibles en droit civil

Le septiÚme atelier de la série 2010/2012 « Les intraduisibles en droit civil » sera présenté par Kirsten Anker.

žéĂ©ČőłÜłŸĂ©: Le « titre autochtone » fait partie du droit quĂ©bĂ©cois, mais toujours sous la forme d’habits empruntĂ©s. Le titre autochtone, ayant une existence en droit fĂ©dĂ©ral, nous renvoie au langage de la common law ou encore au concept sui generis qui reprĂ©sente la rĂ©conciliation entre les perspectives de common law et les perspectives autochtones. L’accommodement historique de la tenure autochtone au QuĂ©bec repose pourtant sur des notions aujourd’hui dĂ©suĂštes. D’un point de vue ethnographique, on ne peut traduire la tenure autochtone en droit civil sans en modifier son essence. Partant de l’entente de la Paix des Braves de 2008 concernant le rĂ©gime forestier adaptĂ© Cris-QuĂ©bec, qui utilise maintenant les terrains traditionnels de trappage comme unitĂ© de planification forestiĂšre au QuĂ©bec, cette prĂ©sentation examinera les avantages et les risques d’un sui generis interest in land.


Dr Anne Sanders: «ÌęPrenuptial Agreements, Comparative Law and the Notion of ContractÌę»

Le 14 septembre 2011, de 12h30 Ă  14h00, salle 202, Nouveau Pavillon Chancellor-Day

Les intraduisibles en droit civil

Le sixiÚme atelier de la série 2010/2012 « Les intraduisibles en droit civil » sera présenté par Anne Sanders.

žéĂ©ČőłÜłŸĂ©: La rĂ©cente dĂ©cision de la Cour suprĂȘme du Royaume-Uni dans Radmacher v Granatino [2010] UKSC 42 a soulevĂ© la question des contrats prĂ©nuptiaux non seulement dans le droit anglais de la famille, mais aussi dans le droit comparĂ©.

Bien que la majoritĂ© des juges ait considĂ©rĂ© comme non pertinente la question de savoir si les accords prĂ©nuptiaux devaient ĂȘtre analysĂ©s comme des contrats, Dr Sanders propose que les diffĂ©rentes notions de contrat en droit anglais et allemand peuvent aider Ă  expliquer pourquoi les accords prĂ©nuptiaux n'ont pas Ă©tĂ© exĂ©cutĂ©s depuis longtemps en Angleterre. Qui plus est, que le droit contractuel comparĂ© peut-il apprendre de la notion mĂȘme d’accord prĂ©nuptial dans les diffĂ©rents systĂšmes juridiques?


Jean-Guy Belley: «ÌęContrat et confiance. Traduire le fait relationnel en droit civilÌę»

Le 11 mars 2011, de 12h30 Ă  14h00, salle 202, Nouveau Pavillon Chancellor-Day

Les intraduisibles en droit civil

Le cinquiĂšme atelier de la sĂ©rie 2010/2012 « Les intraduisibles en droit civil » Ă©tait prĂ©sentĂ© par le professeur Jean-Guy Belley. Il portait sur la question de la traduction/qualification juridique adĂ©quate de la relation d’affaires entre un franchiseur et ses franchisĂ©s. Est-ce un contrat innomĂ© imposant une obligation de loyautĂ©? une relation fiduciaire dĂ©coulant de la vulnĂ©rabilitĂ© du partenaire? une relation de confiance? une relation d’interdĂ©pendance asymĂ©trique? D’oĂč vient la difficultĂ© de traduire/qualifier la relation de franchise en droit, plus particuliĂšrement en droit civil : des mots disponibles et autorisĂ©s? des particularitĂ©s de cette forme d’organisation Ă©conomique? du paradigme classique, libĂ©ral, du droit privĂ©? À quel genre dont la franchise serait une espĂšce peut-on se rĂ©fĂ©rer pour dĂ©finir juridiquement cette relation?


Alexandra Popovici: «ÌęLa fiducie: traduction d’un intraduisible?Ìę»

Le 11 février 2011, de 12h30 à 14h00, salle 202, Nouveau Pavillon Chancellor-Day

Les intraduisibles en droit civil

Le quatriĂšme atelier de la sĂ©rie 2010/2012 « Les intraduisibles en droit civil » Ă©tait animĂ© par Alexandra Popovici, Ă©tudiante aux Ă©tudes supĂ©rieures UniversitĂ© Laval et chercheure au Centre Paul-AndrĂ© CrĂ©peau de droit privĂ© et comparĂ© (autrefois le Centre de recherche en droit privĂ© et comparĂ© du QuĂ©bec). À travers une brĂšve histoire de la fiducie quĂ©bĂ©coise, cet atelier se voulait une rĂ©flexion sur la place fondamentale qu’occupe la traduction dans l’imagination du juriste et ultimement dans celle du lĂ©gislateur.

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Professeur François Ost: «ÌęIntraduisible ? Qu'entendez-vous par lĂ ?Ìę»

Le 24 janvier 2011, de 12h30 Ă  14h00, salle 202, Nouveau Pavillon Chancellor-Day

Les intraduisibles en droit civil

Le troisiĂšme atelier de la sĂ©rie 2010/2012 « Les intraduisibles en droit civil » Ă©tait animĂ© par le professeur François Ost, vice-recteur des FacultĂ©s universitaires Saint-Louis, Belgique. Comme philosophe du langage, François Ost interrogeait la notion mĂȘme d'intraduisible. Il dĂ©fendait la thĂšse de la traduction nĂ©cessairement imparfaite (comme le langage lui-mĂȘme), renvoyant ainsi dos Ă  dos deux thĂšses Ă©galement rĂ©ductrices : celle de l'omnitraduisibiltĂ© et celle de l'impossibilitĂ© de la traduction. Comme philosophe du droit, il interrogeait le droit comparĂ© dans sa vocation traductrice.
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Professeur Giorgio Resta: "The Commodification of Personality Rights: A Comparative Perspective"

Le 24 novembre 2010, de 12h30 Ă  14h00, salle 202, Nouveau Pavillon Chancellor-Day

Les intraduisibles en droit civil

Le deuxiĂšme atelier de droit civil de l'annĂ©e Ă©tait animĂ© par le professeur Giorgio Resta, professeur associĂ© de droit comparĂ© Ă  l'UniversitĂ© de Bari, Italie (depuis 2002) et professeur invitĂ© (2010/2011) Ă  la FacultĂ© de droit, UniversitĂ© Æ»čûÒùÔș.

Cet atelier portait sur les questions juridiques autour d’un problĂšme d’importance accrue : la marchandisation de l’identitĂ© personnelle. Quelles sont les racines historiques de la catĂ©gorie « droits de la personnalitĂ© » prĂ©vue, par exemple, dans le Livre 1, Titre 2 du Code Civil du QuĂ©bec? Est-ce que le mot anglais « personality » est un bon Ă©quivalent du mot français personnalitĂ©, de l’allemand Persönlichkeit, ou du portugais personalidade? Et quelle est la relation entre les conceptions concurrentes de la vie privĂ©e, non seulement en termes de taxonomies conceptuelles mais aussi en tenant compte des rĂšgles opĂ©rationnelles? La doctrine plus rĂ©cente a proposĂ© qu’il existe une « divergence transatlantique » entre deux cultures occidentales du « droit Ă  la vie privĂ©e », l’une ancrĂ©e dans l’idĂ©e de libertĂ©, l’autre dans l’idĂ©e de dignitĂ©. Est-ce que ces diffĂ©rences dans l’approche ont menĂ© Ă  un (ou plus) modĂšle diffĂ©rent de rĂ©gulation?


Professeur Richard Hyland: "Is the Gift a Contract?"

Le 8 octobre 2010, de 12h30 Ă  14h00, salle 202, Nouveau Pavillon Chancellor-Day

Les intraduisibles en droit civil

Ce premier atelier Ă©tait animĂ© par le professeur Richard Hyland de la FacultĂ© de droit Rutgers. Parmi ses nombreuses publications, le professeur Hyland est l’auteur du livre Gifts: A Study in Comparative Law (Oxford: OUP, 2009), qui a grandement attirĂ© l’attention de plusieurs auteurs de rĂ©daction de doctrine. Le dernier chapitre de ce livre soulĂšve la question posĂ©e dans le titre de cet atelier "Is the Gift a Contract?".

Pour ceux et celles qui désirent lire le chapitre en question, il est disponible par (abonnement requis).

Le Centre de recherche en droit privĂ© et comparĂ© du QuĂ©bec (maintenant le Centre Paul-AndrĂ© CrĂ©peau de droit privĂ© et comparĂ©) et le Grupo Hispano de la Facultad del Derecho ont organisĂ© les Ateliers de droit civil 2009-2010 sous le thĂšmeÌę: «ÌęLe droit civil et ses codesÌę: parcours Ă  travers les AmĂ©riquesÌę».

16 novembre 2009
Pr. Olivier Moreteau,
«ÌęDe revolutionibus ... la place du code civil en Louisiane et dans l'univers du droit quatre cents ans aprĂšs CopernicÌę»

7 décembre 2009, 12:30 à 14:00
Jimena Andino Dorato, Nelcy LĂłpez Cuellar et Graciela Jasa-Silveira,
«ÌęThe place of the Civil Code in dialogue with the ConstitutionÌę»
Salle 16 du Chancellor-Day Hall
FacultĂ© de droit, UniversitĂ© Æ»čûÒùÔș
3644 rue Peel, Montréal
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Journey Through the Americas
15 janvier 2010, 15:30 Ă  17:00
Pr. Luis Muñiz ArgĂŒelles,
«ÌęOn Conditions Favoring Recodification: A Comparison of the Puerto Rican and Argentine Attempts with the Quebec Civil code RevisionÌę»
Salle 16 du Chancellor-Day Hall
FacultĂ© de droit, UniversitĂ© Æ»čûÒùÔș
3644 rue Peel, Montréal

15 février 2010, 12:30 à 14:00
Sophie Morin,
«ÌęIdentitĂ©s et codes civilistesÌę»
Salle 202 du New Chancellor-Day Hall
FacultĂ© de droit, UniversitĂ© Æ»čûÒùÔș
3644 rue Peel, Montréal

15 mars 2010, 12:30 Ă  14:00
Pr. Julio CĂ©sar Rivera,
«ÌęLe Code Civil : son rĂŽle comme source de droit privĂ© argentinÌę»
Salle 202 du New Chancellor-Day Hall
FacultĂ© de droit, UniversitĂ© Æ»čûÒùÔș
3644 rue Peel, Montréal
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9 avril 2010, 12:30 Ă  14:00
Pr. José AntÎnio Gediel,
«ÌęL'Ă©mergence des droits de la personnalitĂ© en droit civil brĂ©silien: le corps humain et son statut juridique actuel Ìę»
Salle 202 du New Chancellor-Day Hall
FacultĂ© de droit, UniversitĂ© Æ»čûÒùÔș
3644 rue Peel, Montréal

19 mai 2010, 12:30 Ă  14:00
Pr. BenoĂźt Moore,
«ÌęRapport synthĂšseÌę»
Salle 202 du New Chancellor-Day Hall
FacultĂ© de droit, UniversitĂ© Æ»čûÒùÔș
3644 rue Peel, Montréal

Dans le cadre des «ÌęAteliers de droit civilÌę» de 2008-2009, le Centre de recherche en droit privĂ© et comparĂ© du QuĂ©bec (maintenant le Centre Paul-AndrĂ© CrĂ©peau de droit privĂ© et comparĂ©) a organisĂ© une sĂ©rie de confĂ©rences ayant pour thĂšme «ÌęLa fiducie en droit civilÌę». L’objectif de cette sĂ©rie Ă©tait d’étudier comment les diffĂ©rentes traditions civilistes Ă  travers le monde conçoivent la fiducie.

Les ateliers se déroulaient de 11 h 30 à 13 h, dans la salle 202 du Chancellor Day Hall (3644, rue Peel) à Montréal.

12 septembre 2008
F. BarriĂšre
(Université Panthéon-Assas, Paris II)
«ÌęLa fiducie ou le rĂ©veil chaotique de la Belle au bois dormantÌę»

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21 novembre 2008
M. McAuley
(Trusts Practice Group, Appleby, Bermuda)
«ÌęTruth and Reconciliation : Notions of Property in Louisiana's Civil and Trust CodesÌę»

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19 janvier 2009
J. Talpis (Université de Montréal)
M. Graziadei (Université de Turin)
«ÌęRecognition of Common Law Trusts in Civil Law JurisdictionsÌę»

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13 février 2009
A. Hofri-Winogradow
(Hebrew University of Jerusalem)
«ÌęTrusts in Israel/Palestine: A Chequered HistoryÌę»

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6 mars 2009
M. Cantin Cumyn
(UniversitĂ© Æ»čûÒùÔș)
«ÌęRĂ©flexions autour de la diversitĂ© des modes de rĂ©ception du trust dans les pays de droit civilÌę»

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1er mai 2009
L. Ho
(Université de Hong Kong)
«ÌęTrusts in China: Property or Contract?Ìę»

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Les travaux des «ÌęAteliers de droit civilÌę» ont Ă©galement donnĂ© lieu Ă  plusieurs publicationsÌę:

  • (2015)
  • (2014)
  • (2012)
  • (2011)
  • (2007)
  • (2001)
  • (2000)
  • (1999)

Le Centre CrĂ©peau remercie la et le pour leur appui financier.Ìę

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