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Déceler les effets à long terme des commotions cérébrales chez les athlètes

Des chercheurs conçoivent un outil diagnostique qui pourrait un jour être utilisé dans le cadre de poursuites judiciaires en matière de commotions cérébrales
±ĘłÜ˛ú±ôľ±Ă©: 12 July 2017

Les avocats qui reprĂ©sentent chacune des parties dans les poursuites contre des ligues sportives pourraient disposer d’un nouvel outil pour Ă©toffer leur plaidoirieĚý: une signature diagnostique qui, au moyen de l’intelligence artificielle, permet de dĂ©celer les traumatismes crâniens plusieurs annĂ©es après leur survenue.

Les effets à long terme d’un traumatisme crânien peuvent se révéler aussi dévastateurs que ses effets immédiats. Les symptômes peuvent persister pendant des années. Toutefois, il est souvent difficile de savoir si ces derniers sont attribuables à la commotion cérébrale ou à d’autres facteurs, comme un trouble neurologique d’une autre nature ou le simple vieillissement.

Auparavant, la seule façon d’objectiver la présence de lésions cérébrales causées par une commotion plusieurs années après que celle-ci se soit produite consistait à réaliser une autopsie. Il n’existait donc aucun moyen de diagnostiquer une commotion cérébrale du vivant de la victime.

Une Ă©quipe de chercheurs de l’UniversitĂ© de MontrĂ©al, de l’Institut et hĂ´pital neurologiques de MontrĂ©al (le Neuro) et du Centre Ludmer en neuroinformatique et santĂ© mentale ont recrutĂ© d’anciens athlètes universitaires âgĂ©s de 51 Ă  75Ěýans qui avaient pratiquĂ© des sports de contact, comme le hockey sur glace et le football amĂ©ricain. Ă€ partir de ce groupe, les chercheurs ont formĂ© une cohorte de 15Ěýsujets ayant affirmĂ© avoir Ă©tĂ© victimes d’une commotion cĂ©rĂ©brale au cours de leur carrière d’athlète, et un groupe tĂ©moin de 15Ěýathlètes n’ayant jamais subi ce type de blessure.

Les chercheurs ont fait subir une batterie de tests aux sujets des deux groupes, dont des tests neuropsychologiques, des tests de gĂ©notypage et de neuroimagerie structurelle, des tests d’imagerie par spectroscopie de rĂ©sonance magnĂ©tique ainsi que des tests d’imagerie de diffusion. Les donnĂ©es groupĂ©es ont Ă©tĂ© saisies dans un ordinateur Ă©quipĂ© d’un logiciel d’intelligence artificielle capable Ěýd’«Ěýapprendre Ă  dĂ©celerĚý» les diffĂ©rences entre le cerveau d’un athlète sain et celui d’un athlète ayant dĂ©jĂ  subi une commotion cĂ©rĂ©brale. Ils ont dĂ©couvert des connexions anormales entre plusieurs rĂ©gions du cerveau au sein de la substance blanche chez les athlètes commotionnĂ©s, ce qui pourrait tĂ©moigner Ă  la fois d’une dĂ©gĂ©nĂ©rescence et d’un mĂ©canisme compensateur du cerveau. Ă€ l’aide de ces donnĂ©es, les ordinateurs ont Ă©tĂ© en mesure de dĂ©celer les commotions cĂ©rĂ©brales avec une exactitude pouvant aller jusqu’à 90Ěýpour cent.

Les rĂ©sultats de cette Ă©tude ont fait l’objet d’un article publiĂ© dans leĚýĚýle 16ĚýmaiĚý2017. Une fois soumise Ă  des analyses plus poussĂ©es, cette façon de faire pourrait ĂŞtre utilisĂ©e dans le cadre de poursuites judiciaires, actuelles ou futures, en matière de commotions cĂ©rĂ©brales. Ainsi, d’anciens joueurs ont intentĂ© une poursuite contre la Ligue nationale de football, Ă  qui ils reprochaient de ne pas avoir adoptĂ© des mesures suffisantes pour les protĂ©ger contre les commotions cĂ©rĂ©brales. Il a fallu dix ans pour rĂ©gler ce litige. Cette poursuite Ă©tait d’autant plus complexe qu’il n’existait aucune façon de dĂ©terminer de façon objective si les symptĂ´mes neurologiques Ă©prouvĂ©s par les joueurs Ă©taient bel et bien causĂ©s par les commotions cĂ©rĂ©brales subies alors qu’ils jouaient au sein de la Ligue. La Ligue nationale de hockey fait actuellement l’objet d’une poursuite semblable.

Selon SĂ©bastienĚýTremblay, Ph.ĚýD., auteur principal de l’article, il faudra valider cette signature auprès d’un Ă©chantillon constituĂ© d’un plus grand nombre de sujets en recourant Ă  divers appareils d’imagerie par rĂ©sonance magnĂ©tique avant qu’elle ne devienne un outil diagnostique fiable pour les commotions cĂ©rĂ©brales. Elle pourrait alors contribuer Ă©galement Ă  orienter le traitement des commotions cĂ©rĂ©brales en permettant aux mĂ©decins de connaĂ®tre la cause exacte des symptĂ´mes ressentis par leurs patients.

De tels outils sont plus essentiels que jamais. Selon le gouvernement fĂ©dĂ©ral, le nombre de commotions cĂ©rĂ©brales signalĂ©es a augmentĂ© de 40Ěýpour cent entre 2004 et 2014 chez les jeunes joueurs de football, de soccer et de hockey.

«ĚýLa prĂ©valence des commotions cĂ©rĂ©brales est alarmante, puisqu’on en compte de 1,6 Ă  3,8Ěýmillions par annĂ©e aux États-Unis seulementĚý», affirme SĂ©bastienĚýTremblay, chercheur postdoctoral au Neuro. «ĚýLe fait qu’il n’existe encore aucune mĂ©thode ni aucun outil permettant de les diagnostiquer de façon objective est inacceptable, sans compter l’absence de traitements dont l’efficacitĂ© a Ă©tĂ© dĂ©montrĂ©e scientifiquement. Grâce Ă  nos travaux, nous espĂ©rons aider les nombreux athlètes qui Ă©prouvent des problèmes neurologiques après avoir cessĂ© de pratiquer un sport de contact.Ěý»

«ĚýDes Ă©tudes plus poussĂ©es, y compris des comparaisons rigoureuses avec des groupes constituĂ©s de patients prĂ©sentant des troubles neurologiques liĂ©s Ă  l’âge, et la dĂ©couverte de biomarqueurs des commotions cĂ©rĂ©brales, nous permettraient de perfectionner notre modèle assistĂ© par ordinateur des effets Ă  long terme des commotions cĂ©rĂ©brales sur le cerveau vieillissantĚý», affirme LouisĚýdeĚýBeaumont, Ph.ĚýD., chercheur Ă  l’UniversitĂ© de MontrĂ©al et auteur en chef de l’article.

Cette étude a été financée par les Instituts de recherche en santé du Canada.

L’Institut et hôpital neurologiques de Montréal (le Neuro)

L’Institut et hĂ´pital neurologiques de MontrĂ©al, le Neuro, est un chef de file mondial dans le domaine de la recherche sur le cerveau et des soins de pointe. Depuis sa crĂ©ation en 1934 par le cĂ©lèbre neurochirurgien Dr Wilder Penfield, le Neuro connaĂ®t une croissance inĂ©galĂ©e qui en fait le plus grand Ă©tablissement de recherche et de soins cliniques spĂ©cialisĂ© en neurosciences au Canada, et l’un des plus importants sur la scène internationale. L’intĂ©gration fĂ©conde de la recherche, des soins aux patients et de la formation par les plus Ă©minents spĂ©cialistes Ă  l’échelle mondiale placent le Neuro dans une position unique en matière de connaissance et de traitement des affections du système nerveux. En 2016, le Neuro est devenu le premier institut au monde Ă  adhĂ©rer complètement Ă  la philosophie de la science ouverte, ce qui a donnĂ© naissance Ă  l’Institut de science ouverte Tanenbaum. L’Institut neurologique de MontrĂ©al est un institut de recherche et d’enseignement de l’UniversitĂ© Ć»ąűŇůÔş. L’HĂ´pital neurologique de MontrĂ©al fait partie de la mission en neurosciences du Centre universitaire de santĂ© Ć»ąűŇůÔş. Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter le site WebĚý.

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MontrĂ©alaise par ses racines, internationale par vocation, l'UniversitĂ© de MontrĂ©al compte parmi les plus grandes universitĂ©s dans le monde et notamment au sein de la francophonie. Elle a Ă©tĂ© fondĂ©e en 1878 et compte aujourd'hui 15 facultĂ©s et Ă©coles. Elle forme avec ses deux Ă©coles affiliĂ©es, HEC MontrĂ©al et Polytechnique MontrĂ©al, le premier pĂ´le d'enseignement supĂ©rieur et de recherche du QuĂ©bec et l'un des plus importants en AmĂ©rique du Nord. L'UniversitĂ© de MontrĂ©al rĂ©unit 2800 professeurs et chercheurs, et accueille plus de 66 000 Ă©tudiants. Pour en savoir plus, visitezĚý:Ěý

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