Ć»ąűŇůÔş

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Comment l'hydrogène fragilise les métaux

Les données recueilles pourraient mener à la mise au point de matériaux plus résistants
±ĘłÜ˛ú±ôľ±Ă©: 19 November 2012

Depuis la découverte de ce phénomène, en 1875, la fragilisation par l’hydrogène est un problème persistant dont les scientifiques doivent tenir compte dans la conception de matériaux de structure utilisés notamment pour la construction de navires de guerre, d’aéronefs et de réacteurs nucléaires. Des décennies de recherche n’ont pas encore permis aux experts d’élucider les mécanismes physiques à l’origine de ce problème, ni d’élaborer de modèle rigoureux permettant de prévoir le moment et l’endroit où la fragilisation par l’hydrogène est susceptible de survenir, pas plus que la façon dont elle se produit. Par conséquent, les concepteurs industriels doivent se résoudre à procéder par essais et erreurs.

Toutefois, Jun Song, professeur adjoint au DĂ©partement de gĂ©nie des mines et des matĂ©riaux de l’UniversitĂ© Ć»ąűŇůÔş, et le professeur William Curtin, directeur de l’Institut de gĂ©nie mĂ©canique de l’École polytechnique fĂ©dĂ©rale de Lausanne, en Suisse, ont rĂ©cemment dĂ©montrĂ© que le problème pourrait rĂ©sulter de l’altĂ©ration du comportement des matĂ©riaux par l’hydrogène Ă  l’échelle nanomĂ©trique. Dans le cadre de leurs travaux, qui ont fait l’objet d’un article publiĂ© dans la revueĚýNature Materials, les professeurs Song et Curtin ont Ă©laborĂ© un nouveau modèle qui permet de prĂ©dire avec exactitude la survenue du phĂ©nomène de fragilisation par l’hydrogène.

Normalement, les métaux peuvent supporter une importante déformation plastique sous l’effet de certaines forces. Cette plasticité est attribuable à la capacité des nanofissures et des microfissures d’induire des dislocations dans le métal – mouvements des atomes qui permettent de réduire les contraintes auxquelles les matériaux sont soumis.

«ĚýOn peut comparer les dislocations Ă  des vĂ©hicules qui permettent de transporter les dĂ©formations plastiques, et les nanofissures et les microfissures Ă  des plaques tournantes qui assurent la dispersion de ces vĂ©hiculesĚý», explique le professeur Song. «ĚýLes propriĂ©tĂ©s que l’on recherche chez les mĂ©taux, telles la ductilitĂ© et la rĂ©sistance, reposent sur le bon fonctionnement de ces plaques tournantes. Malheureusement, ces dernières attirent Ă©galement les atomes d’hydrogène qui fragilisent le mĂ©tal en provoquant une sorte d’embouteillageĚý: ils s’agglutinent autour de la plaque tournante, bloquant ainsi toutes les voies de dispersion des vĂ©hicules. Il en rĂ©sulte ultimement une dĂ©gradation des matĂ©riaux.Ěý»

Le professeur Song a eu recours à des simulations informatisées à l’aide d’appareils à la fine pointe de la technologie pour expliquer comment les atomes d’hydrogène se déplacent dans les métaux et interagissent avec les atomes de métal. Cette simulation a été suivie d’une étude cinétique rigoureuse afin d’établir des liens entre les observations à l’échelle nanométrique et les conditions expérimentales macroscopiques.

Les chercheurs ont ensuite utilisé ce modèle pour déterminer les seuils de fragilisation de divers types d’acier ferritique, et les résultats obtenus présentaient une excellente concordance avec les observations expérimentales. Cette étude propose un cadre pour l’interprétation des données expérimentales et la conception de matériaux de structure de la prochaine génération moins susceptibles d’être fragilisés par l’hydrogène.

Ces travaux ont été financés en partie par le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada, le Bureau de la recherche navale des États-Unis et le Laboratoire de recherche participative General Motors/Brown sur les matériaux informatiques.

IMAGEĚý: La simulation numĂ©rique indique les surfaces de fissures microscopiques dans le mĂ©tal. Les atomes blancs regroupĂ©s autour sont de l’hydrogène.

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